L’information a de quoi étonner en France. Au Mali, la mesure est très mal perçue. Le gouvernement de transition, qui administre tant bien que mal un pays coupé en deux par un conflit avec des groupes touaregs et islamistes radicaux, a décidé de rendre obligatoire le port du casque à moto, au 1er octobre 2012.

Incompréhension. Une mesure qui nous semble de bon sens, à nous Français, mais qui ne passe pas du tout dans la population malienne, soumise à un contexte économique extrêmement difficile. Un vrai casque, neuf et même à l’homologation hasardeuse, équivaut à plusieurs mois de salaire.

Mépris du peuple. « Si la mesure est d’ordre sécuritaire, elle est purement fantaisiste en ce moment, et son processus de mise en application, impossible dans le contexte social, révèle un mépris du peuple », soulignait le journaliste Issa Fakaba Sissoko dans l’Indicateur du Renouveau, le 25 septembre dernier.

Application incertaine. La pression populaire a trouvé un écho auprès du ministre des Transports, le lieutenant-colonel Koumaré. Aucune sanction ne serait prise avant le 1er janvier 2013, le temps aux conducteurs de deux-roues de s’équiper, révèle le portail d’informations Malijet.

Démocratisation du deux-roues. Avec l’apparition des motos d’importation chinoises à faible coût, le deux-roues motorisé connaît un essor important dans les grandes villes maliennes, mais les accidents de la route se multiplient et la gravité des blessures est accentuée par le non port du casque.

Vous avez dit sécurité routière ? Une cause de mortalité que nombre de Maliens considèrent comme une fatalité. La sécurité routière est un concept qui a du mal à s’imposer dans un pays de grande pauvreté, où l’espérance de vie ne dépasse pas 56 ans. Au Mali, la préoccupation de la plupart des habitants est de trouver à manger d’un jour sur l’autre. Alors le casque…

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