Le nombre de décès dus à un accident de la route a baissé de 5,7 % en France, en juillet 2013 (345 décès) par rapport à juillet 2012 (366 morts). « La mortalité routière de juillet 2013 est la plus faible jamais enregistrée pour ce mois depuis 1948, date des premières statistiques », constate la Sécurité routière. Il reste qu’en données brutes, le nombre de décès dus à un accident de moto a augmenté de 19,3 %, en juin/juillet 2013 par rapport à juin/juillet 2012.

Données brutes. Des données brutes, spectaculaires, mais quel est l’intérêt de diffuser ce chiffre « historique » ? On s’étonne que la Sécurité Routière compare, dans un communiqué officiel, les chiffres de 2013 et de 1948, dates entre lesquelles l’automobile comme la motocyclette ont fait de sérieux progrès en matière de sécurité. Sans compter que le parc en circulation a considérablement évolué…

Blessés en hausse. Par ailleurs, si le nombre de tués est en baisse, le nombre de blessés reste en hausse, de 2,6 % entre juillet 2012 (6.792) et juillet 2013 (6.966), et le nombre d’accidents, de 3 % (5.275 en juillet 2012 et 5.434 en juillet 2013).

Vigilance. « Cet été est particulièrement meurtrier pour les motocyclistes », commente la Sécurité routière, un brin anxiogène, ciblant une catégorie d’usagers… « Ces chiffres rappellent la nécessité pour les motards d’avoir toujours un équipement adapté, en dépit de la chaleur, et aux automobilistes de redoubler de prudence vis-à-vis de ces usagers particulièrement vulnérables ».

Conseils élémentaires. Regarder dans ses rétro, éviter de déboîter sans clignotant, anticiper l’arrivée d’un deux-roues quand on s’arrête à une intersection, voilà les conseils de base à marteler aux automobilistes. En dépit d’un climat qui incite à circuler en tee-shirt, short et tongs, les motards et scootéristes, eux, ont intérêt à s’équiper de vêtements spécifiques dotés de protections, en plus du casque dûment attaché qui est obligatoire.

Statistiques provisoires. L’augmentation de 19,3 % relève d’une analyse des données brutes d’accidents, telles qu’elles remontent des préfectures, seulement 8 jours après la fin du mois de juillet. Elles n’intègrent pas les corrections indispensables. Les statistiques s’affinent avec le temps, tandis que l’espace-temps médiatique exige l’instantané…

Données plus favorables. D’autres statistiques, fournies par l’Observatoire national de sécurité routière (ONISR) dans le même courriel envoyé aux rédactions, atténuent d’ailleurs la dimension anxiogène de l’augmentation de 19,3 % des décès. Selon le baromètre de l’ONISR (photo), sur 12 mois glissants, le nombre de décès à moto (hors cyclomoteurs) est de 660 entre juillet 2012 et juillet 2013, alors qu’il était de 712 entre juillet 2011 et juillet 2012. Soit une baisse de 7,3 %. Or, ces données en années glissantes sont plus fiables pour les statisticiens.

Pas les mêmes véhicules. « La comparaison des statistiques d’accidents en automobile et moto n’a de toutes façons pas de sens », souligne Nathanaël Gagnaire, membre du bureau national de la FFMC. Les caractéristiques des véhicules ne sont pas les mêmes.

Baisse constante. « La mortalité à deux-roues est en baisse quasi-régulière depuis des les années 70 alors que le parc de véhicules en circulation est en forte augmentation. Certes, il faut s’équiper pour rouler à moto, mais l’équipement ne protège pas d’un accident, qui a des causes multifactorielles ». Parmi lesquelles la perception des motards par les automobilistes. « Seule la formation accrue des conducteurs permettra de réduire le nombre d’accidents entre motos et autos », conclut Nathanaël.

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