La Sécurité routière a profité de la publication des chiffres des accidents de la route en juillet 2013 pour pointer du doigt les motards, dans un communiqué de presse daté du 8 août (lire l’article en cliquant sur ce lien). Selon le ministère de l’Intérieur, l’équipement est en cause dans les accidents à deux-roues. La Fédération française des motards en colère (FFMC) propose une autre lecture de cette statistique.

Discours officiel.
Dans son baromètre de juillet, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) indique une mortalité des deux-roues motorisées (2RM) en hausse en juin et juillet par rapport aux mêmes mois de l’année précédente (+19,3 %). Deux raisons sont avancées par le gouvernement : le faible niveau d’équipement des usagers à moto et scooter, et l’inattention des automobilistes.

Phénomène saisonnier.
« Il est logique qu’avec la hausse des températures, il y ait plus de deux-roues motorisés sur la route et, par voie de conséquence, une hausse du risque d’accidents », commente le bureau de la FFMC, dans un communiqué daté du 9 août. « De la même manière, il y a plus de noyés en juillet/août qu’en janvier… » Si l’on s’exonère du phénomène saisonnier, l’association explique que : « l’accidentalité est en baisse constante depuis les années 1970 et les quelques hausses sporadiques ne signifient rien ».

Comparaison auto-moto impossible.
« La tentation est grande de comparer l’accidentalité des voitures avec celle des deux-roues motorisés, alors que la réalité est beaucoup plus complexe », poursuivent les Motards en colère. « Comme pour les piétons et les vélos, qui n’ont pas de carrosserie, les conséquences d’un accident pour les deux-roues motorisés sont nécessairement plus graves qu’en voiture ».

Raccourci sur l’équipement.
« La Sécurité routière effectue un raccourci lorsqu’elle met en corrélation blessures/mortalité et port de l’équipement », déplore la FFMC. « L’importance du port d’un équipement adapté pour le conducteur et le passager est bien compris par les motards (photo). Mais ces équipements ne protègent que des conséquences de l’accident. Pour agir sur les causes, il faut agir sur le déficit en formation et en information de l’ensemble des conducteurs, sur les infrastructures dangereuses, sur le manque de vigilance, etc. Cela est possible, mais coûteux à mettre en place et long à donner des résultats visibles. ».

Mauvaise écoute.
Preuve que la nécessité de rouler équipé retient son attention, la FFMC milite depuis des années pour obtenir une taxe réduite sur les équipements de sécurité moto, qui contribuerait les conducteurs à passer à l’acte d’achat. « Dans le contexte actuel, où le coût de la vie augmente sans cesse, une réelle politique d’incitation devrait passer par un effort fiscal », commentent les motards militants. Sans succès jusqu’à présent…

Acharnement répressif.
À l’instar de nombreux usagers de la route (lire la lettre ouverte d’une automobiliste au président de la République en cliquant sur ce lien), la Fédération s’interroge sur « l’acharnement répressif actuel », alors que les enjeux de sécurité routière sont partagés et compris par le plus grand nombre. « La FFMC attend un bilan annuel bien plus cohérent en termes d’analyses que ces bilans mensuels aux conclusions pour le moins fantaisistes ».

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