Le ministère de l’Intérieur a publié, le 10 juin, les bons résultats des statistiques de « mortalité routière » en mai 2013 : 226 personnes « seulement » ont perdu la vie sur les routes de France, contre 321 en mai 2012, soit une diminution de 29,5 % (95 vies épargnées).

Le nombre d’accidents corporels passe de 5.193 en mai 2012, à 4.555 en mai 2013, soit une baisse de 12,3 %. C’est bien, mais… à quoi est-ce dû ? Il faut fouiller sur le Web pour trouver une réponse de la Sécurité routière (service rattaché au ministère de l’Intérieur) : deux jours après son communiqué de presse, un article publié sur Lemonde.fr (en accès payant) nous éclaire. « L’annonce, puis la mise en place des radars "mobiles-mobiles" (ou "mobiles de nouvelle génération") a été déterminante depuis le mois de mars 2013 », explique la Sécurité routière.

Le risque de voir surgir un radar automatique derrière chaque véhicule a sans doute contraint nombre de conducteurs à lever le pied. Mais la vitesse n’était déjà plus la principale cause des accidents mortels sur les routes françaises. Et cette politique d’annonce, si elle a un effet à court-terme, ne présente aucun caractère pédagogique à long terme. Quand l’effet radar se sera dissipé, il sera trop tard pour trouver un autre remède.

En ce qui concerne les accidents impliquant motos et scooters, les meilleurs alliés de la Sécurité routière semblent être la crise économique et la météo. Les résultats statistiques sont bons pour cette catégorie de conducteurs : 629 personnes ont trouvé la mort à moto entre mai 2012 et mai 2013, contre 638 entre avril 2012 et avril 2013 (voir graphique ; source : Observatoire national de la sécurité routière - ONISR). 715 personnes avaient trouvé la mort à moto entre mai 2011 et mai 2012.

La baisse des ventes de motos et scooters, constatée par les importateurs depuis le début de l’année, induit sans doute une baisse de la circulation donc, mécaniquement, une baisse des accidents. D’autant que les transactions de véhicules d’occasion accusent également une chute. Par ailleurs, la météo exceptionnellement défavorable a sans doute, elle aussi, contribué à ce que les Français aient moins recours à un deux-roues pour se déplacer.

Il semble donc hâtif d’attribuer les bons résultats de la « mortalité routière » au mois de mai à la mise en route d’une quarantaine de radars embarqués en France, même invisibles. Ou alors, c’est que la Sécurité routière mise sur une politique de court terme, basée sur la peur du radar. On ne souhaite pas qu’elle s’arrête là…

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