Rapport favorable
Le préfet Régis Guyot préconisait de rendre légale la circulation interfile dans un rapport remis au ministre de l’Intérieur en fin d’année 2012. Elle n’était pourtant pas au programme des réjouissances du CNSR, le 21 juin 2013. Il a fallu que Manuel Valls soit contraint de répondre à France Wolf, membre du bureau national (BN) de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) et à Philippe Thiébaut, directeur technique national de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM), et leur confie alors qu’il y était « à titre personnel très favorable ».

Evaluation en 2014, et non expérimentation
Patrick Jacquot, président de la commission Deux-roues/2RM du CNSR (et Pdg de la Mutuelle des Motards), a présenté, ensuite, une proposition « d’évaluation de la circulation entre les files du périphérique parisien dès le 1er avril 2014. Nous parlons bien d’une évaluation et non d’une expérimentation, car l’expérimentation de cette pratique est déjà menée depuis de nombreuses années par les usagers à deux-roues motorisé ». La proposition devrait être soumise au vote du CNSR avant la prochaine plénière, à la rentrée.

Favoritisme ?
Si cette question n’est toujours pas résolue, c’est aussi parce que les gouvernements successifs craignent que légaliser la pratique de l’interfile, en faveur des usagers minoritaires que sont les motocyclistes et scootéristes, n’irrite les automobilistes, bien plus nombreux. Un sentiment de favoritisme que résume le gros titre barrant l’édition du 23 juin du quotidien Le Parisien / Aujourd’hui en France : « Remontées de file : Il va falloir les laisser passer ! »

Opération déminage
Les associations s’emploient, pour certaines depuis longtemps déjà, à déminer le terrain à la place des autorités : « Il faut que les automobilistes comprennent que le motard n’est pas un concurrent, c’est comme un petit frère dont on doit prendre soin », expliquait France Wolf aux lecteurs du quotidien Le Parisien, le 23 juin. France Wolf demande aux automobilistes de « regarder dans le rétroviseur avant de mettre le clignotant, et de mettre le clignotant avant de déboîter. C’est une question de vie ou de mort ».

Source de stress
« La cohabitation est une source de stress pour le conducteur automobile, qui doit toujours anticiper l’éventuelle venue d’un motard », répond Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d’Automobilistes, toujours dans Le Parisien. « Il y a un réel problème de visibilité, car les usagers des deux-roues prennent moins d’espace ».

Formation
La FFMC demande, depuis des années, que l’on puisse apprendre, aux futurs automobilistes comme motocyclistes, comment se comporter pour appréhender au mieux cette pratique courante, et éviter les accidents. Or, pour enseigner la circulation interfile à l’auto, comme à la moto-école, il faudra passer par une légalisation officielle.

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