La branche Prévention du Groupement des entreprises mutualistes d’assurance (Gema), auquel adhère la Mutuelle des Motards, publie le 2 octobre un sondage très intéressant sur le profil type des utilisateurs de deux-roues à moteur (2RM).
« On manque cruellement de données sur ces conducteurs en France », constate Nathalie Irisson, secrétaire générale de Gema Prévention.
Eh bien cette lacune est comblée, avec une enquête menée par la Sofres auprès de 639 internautes se jouant de la circulation sur un engin à deux-roues, du 50 cc à la grosse cylindrée.

Cadrage sans débordements.
D’emblée, quelques chiffres… Le parc deux-roues se distribue en trois classes de cylindrées équilibrées : 34 % de machines inférieures à 125 cc, 29 % de 125 cc et 37 % supérieures à 125 cc. Mauvaise nouvelle pour les puristes, il compte 60% de motos et 40% de scooters.

Parmi les 50-80 cc, on compte trois-quarts de scooters, contre trois-quarts de motos parmi les plus de 80cc.
Pas glop, nous vieillissons… L’âge moyen est de 38 ans (30 ans sur le segment des 50-80 cc, 41 ans sur les plus de 80 cc). Glop, nous gagnons logiquement en expérience : l’ancienneté moyenne de conduite est de 11 ans. Nous nous féminisons, aussi, ce qui n’est sans doute pas un mâle (euh pardon, un mal…) : 27% des conducteurs de deux roues sont des femmes ; la moitié d’entre elles conduisent de petites cylindrées (50-80 cc).
Et nous sommes des utilisateurs assidus : 50 % conduisent leur deux roues au moins trois fois par semaine, même si 79 % des conducteurs de deux-roues l’utilisent pour les loisirs et 63 % pour le trajet domicile-travail. « L’usage loisirs est prépondérant chez les motards tandis que l’usage professionnel domine parmi par les conducteurs de scooters », conclut la Sofres.

5 profils types.
Le citoyen épris de liberté, rétif à entrer dans des cases, qu’est le motocycliste (nous sommes les derniers Indiens !) sera enchanté d’apprendre qu’il se dessine cinq profils types d’utilisateurs de 2RM.
« Les passionnés » représentent 22 % des conducteurs de deux roues. Ils sont orientés « plaisir » et « conduite à risque ».
En très forte proportion motards, conducteurs de grosses cylindrées, ils considèrent la conduite comme un sport à part entière et éprouvent un très fort sentiment d’appartenance à une communauté.

- « Les modérés » (20%) sont guidés par le « bien-être » et adoptent une « conduite prudente », cohérente avec leur utilisation dominante pour les loisirs et les vacances. Ce groupe en forte proportion motards, se caractérise par une grande conscience du danger.

- « Les transgressifs » (18 %) considèrent leur deux-roues comme un objet utilitaire et adoptent une « conduite à risque ». L’une de leurs principales motivations étant de gagner du temps, ils commettent de nombreuses infractions. En majorité conducteurs de scooters (55 %).

- « Les stressés » (16 %) considèrent leur deux-roues comme un objet utilitaire et générateur de stress. Ils adoptent une « conduite prudente ». En majorité constitué de conducteurs de scooters (77 %) et de petites cylindrées (58 % de moins de 50cc), ce groupe compte une forte proportion de femmes (47 %).

- « Les sereins » (24 %) perçoivent leur deux-roues comme un objet pratique mais également source de plaisir. Ils éprouvent un sentiment de maîtrise de leur engin et adoptent une conduite responsable. Il s’agit d’hommes mûrs (30 % de 50 ans et plus), avec une longue expérience.

Verdict : plus de prévention !
« Pour 6 répondants sur 10, être un bon conducteur signifie avant tout connaître ses limites et rester vigilant plutôt que respecter le code de la route », constate la Sofres. Un aveu de transgression des règles, peut être, mais, plus sûrement, la preuve que chaque conducteur sait qu’il n’a pas de carrosserie et risque sa peau à chaque intersection. Dans ce cas, le code, on l’adapte aux situations rencontrées…
Sans surprise, les automobilistes constituent à leurs yeux la première cible à sensibiliser afin d’améliorer la sécurité des deux-roues (61 %). La prévention à destination des jeunes conducteurs de deux-roues arrive en seconde position (45 %).

En revanche, la prévention des conducteurs de deux-roues, sur les comportements à risque (34%) ou pour les inciter au respect du code de la route (29%), est jugée nettement moins prioritaire. Ils votent pour l’amélioration des infrastructures routières (56 %) et une formation renforcée pour les conducteurs de 125cc disposant d’un permis B (44 %).

En outre, 63 % souhaitent obtenir l’autorisation de conduire dans les couloirs de bus ou de circuler entre les files de voitures, pour améliorer leur propre sécurité.
Le Gema Prévention s’engage à remettre cette enquête aux autorités. Souhaitons que la Sécurité Routière, au ministère de l’Ecologie, décide enfin d’écouter les motards, et de mettre en place un vrai test, par exemple sur la légalisation de la circulation inter-files.

- Lire le dossier complet sur ce sondage dans Moto Magazine n°261, octobre 2009

Catégorie oubliée dans le sondage : le motard en colère !

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