Essai rétro

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Suzuki 250 RGV : la première version Suzuki 250 RGV : façon sport Suzuki 250 RGV : pot façon détente Essai Suzuki 250 RGV : version ville

« Un parfum de paddock » titrait, en 1991, Moto Magazine, dans son numéro 76, à propos de cette 250 Suzuki, tant étonnante que détonante. Il faut bien le dire, l’article était consacré aux motos accessibles aux motards débutants et susceptibles de bénéficier d’un tarif d’assurance supportable dans le cadre de l’opération « label jeune » lancée par la Mutuelle des Motards (AMDM). La RGV 250 faisait partie des recalées, et pour cause...

Capable de dépasser 200 km/h

Imagine-t-on conseiller à un débutant une machine développant 55 ch à 11.000 tr/mn pour 155 kg (tous pleins faits) et capable de dépasser 200 km/h grâce à un propulseur deux temps, bicylindre en V, très pointu et dépourvu de frein moteur ? Même si celle-ci est dotée d’une excellente partie cycle conçue par le service course de la marque, la raison veut que l’on réserve cette machine à des pilotes raisonnables sinon entraînés.
Confié à deux disques flottants (290mm) pincés par des étriers Tokico à quatre pistons, le seul freinage de l’avant, par exemple, demande autant d’apprentissage que l’utilisation du moteur lui même.

En vente libre

« Plutôt destinée au circuit, cette machine est en vente libre », constatait Moto Magazine. Même si, aux mains des essayeurs expérimentés du journal, elle reste utilisable en ville, elle y est pénalisée par un manque criant, sinon hurlant, de souplesse moteur et un rayon de braquage beaucoup trop large. De plus, pour les grands, la position de conduite dite du « crapaud sur une boîte d’allumette » oblige à un appui permanent sur les poignets. Les pilotes de taille petite ou moyenne sont moins pénalisés.
Même constat sur route mais cette fois en raison de la bulle d’origine trop basse pour rouler confort et longtemps au-dessus de… « 160-170 km/h » nous disent les essayeurs de l’époque. Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

Pas à la portée de tous les budgets

Sur autoroute et à cette allure, aujourd’hui prohibée, la Suzuki 250 RGV consomme plus de 8,9 litres d’essence pour cent kilomètres. Ce à quoi il faut ajouter l’huile deux temps pour le graissage séparé !

« Sur les nationales, quel pied ! » s’enthousiasment les essayeurs. Vive, légère et précise, freinant mieux que bien, c’est un véritable jouet qui pousse à l’attaque en permanence.

Fort heureusement le confort en selle incite assez vite à rendre la main malgré l’excellence de l’amortissement et des suspensions. Ceci d’autant qu’en utilisation sportive, l’autonomie ne dépasse guerre 180 km, la consommation pouvant grimper jusqu’à 11 litres. Pas à mettre entre toutes les mains, elle n’était donc pas non plus à la portée de tous les budgets.

Championnat de France VMA

En 1991, Suzuki la vendait, à 120 francs près, aussi cher que sa Suzuki 800 VX (roadster bicylindre coupleux à cardan). Entre ce prix de vente élevé pour sa catégorie et son caractère exclusif, la 250 RGV a connu une carrière commerciale confidentielle. Elle a surtout été acquise par des pilotes pour participer à des courses promo sport ou des épreuves de côte.
Elle court même encore le championnat de France VMA (vitesse-moto ancienne), en 2013 elle y a pris la 5e place au classement général, menée par Anthony Seddiki (lien : www.rgv250.fr).

La RGV a été commercialisée par Suzuki de 1988 à 1998. Les modèles conservés en parfait état d’origine pour rouler sur route sont rares et recherchés. Il n’est donc pas toujours nécessaire d’avoir la plus grosse pour être bien pourvu.

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