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En remportant les Red Bull X-Fighters de Madrid pour la quatrième année consécutive, le 24 juin, Tom Pagès est entré dans la légende du Freestyle Motocross (FMX). Dans une interview accordée à Motomag.com (en deux parties), le pilote français revient sur cette victoire et ses projets… Première partie de l’interview.

4e X-Fighters à ton palmarès, c’était facile ?
Madrid est l’épreuve la plus importante de l’année, celle que je préfère et qu’il ne faut surtout pas manquer. Mais cela n’a pas été simple du tout. C’est aussi la course que j’avais déjà gagnée trois fois d’affilée.

Y retourner une quatrième fois, ça voulait dire gagner et rien d’autre. Sur la moto, le week-end a mal débuté. J’avais beaucoup de stress. Les entrainements ont été très difficiles. Je suis tombé deux fois la première journée. Heureusement par la suite tout s’est bien goupillé.

Justement tu étais très attendu. Comment est-ce que tu as géré l’énorme pression qui reposait sur tes épaules ?
De la pression, il y en a tout le temps. Le seul moyen de la gérer, c’est d’être meilleur que les autres. La première journée a été très compliquée. J’ai mal géré cette pression, je suis tombé. J’ai fini 11e sur 12e lors des qualifications.

Cela a été très dur de revenir à fond le lendemain. Mais malgré mes erreurs et la qualif’ loupée, je me suis dit que le lendemain ce serait pour moi. Ça ne pouvait pas se dérouler autrement !

Avec cette victoire tu rentres un peu plus dans l’histoire de ta discipline. Quel effet ça fait de devenir en quelque sorte une légende vivante ?
C’est intéressant, c’est super. C’était surtout ça qui me mettait la pression. Parce que trois, ça avait déjà été gagné. Mais quatre, et consécutivement, waouh ! Maintenant c’est chose faite.

J’ai 31 ans et je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir faire ce métier. C’était vraiment top d’avoir cette victoire-là. Car l’année prochaine je ne sais pas comment je roulerai ni qui fera quoi. Chaque année c’est de plus en plus dur, pour eux et pour moi.

On t’a vu jeter ton casque dans le public après ton run victorieux. C’est important pour toi de communier avec les spectateurs ?
Oui beaucoup. C’est rendre au public l’énergie et la gentillesse qu’il nous donne sur les évènements. Ils sont nombreux à venir partout dans le monde. Il y a un
engouement génial, donc leur rendre un peu de tout ça, je pense que c’est normal.

Comment est-ce que tu t’entraînes au quotidien ?
C’est très simple : le matin et l’après-midi je suis sur la moto. Toute la journée ! Pas de physique, pas de cardio. Je ne fais absolument rien d’autre que de la moto. Il est vrai que de manière générale, les sportifs font un peu de tout. C’est bien plus intéressant pour moi d’être apte à faire de la moto toute la journée que d’aller à la salle de sport. Donc la moto ; c’est largement suffisant.

Quelles relations entretiens-tu avec les autres stars de la catégorie ?
Il y a une bonne ambiance… avec certains. Avec les meilleurs, je m’entends très bien puisqu’ils n’ont pas peur de moi. Du coup, on ne se met pas de bâtons dans les roues et tout marche très bien.

Et avec d’autres, l’ambiance se dégrade parce que ils veulent me battre. Il y a des hauts et des bas. Mais on peut dire que plus ça va pour moi, moins j’ai d’amis dans le milieu, surement à cause de la jalousie ! Au début tu ne causes pas de problèmes et tu n’as que des amis. Mais plus tu gagnes et plus ça change.

Mais malgré la compétition, je suis très proche des Australiens Josh Sheenan et Clinton Moore. Ces deux-là ont été en finale avec moi à Madrid. Il arrive que Josh vienne chez moi. On saute en parachute ensemble aussi. On est vraiment pote, du coup il y a une bonne émulation entre nous.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
Je vais finir l’année à fond. À partir de l’an prochain, j’aimerais m’investir encore plus dans les démos, les nouvelles figures et donc le développement de ce sport. Mais ça demande du temps et ça devient compliqué d’arriver prêt sur les compétitions. Je pense avoir fait le tour de la compétition. Donc je vais lever un peu le pied.

Travis Pastrana a été une grande source d’inspiration pour toi. Un mot sur ce personnage ?
Travis, je l’ai rencontré il y a quelques années. On a fait un évènement ensemble. Mais lui était déjà en retraite. De là, j’ai continué mon bout de chemin et un jour il m’a invité chez lui avec Josh Sheenan. Il croyait en nous.

Nous étions les seuls à être invités donc ça veut bien dire quelque chose. De là on a travaillé de nouvelles figures. En tout cas j’adore ce qu’il fait et je m’en inspire ça c’est sûr.

 


À lire la seconde partie de cette interview de Tom Pagès

Dans la Boutique Motomag.com

- Retrouvez le portrait de Tom Pagès paru dans Moto Magazine n°299 (juillet-août 2013)

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