Essai

Assemblé autour de l’excellent twin de la T120, cette Triumph Bonneville Bobber est bien typée bobber, c’est-à-dire raccourcie et débarrassée du superflu.

Elle possède un châssis spécifique lui conférant la ligne basse et allongée caractéristique du genre. Cadre à double berceau en acier et partie-cycle avec mono-amortisseur masqué sous la selle évoquent une architecture de type rigide. Le très faible débattement (90 mm à l’avant et 77 mm) favorise le look « rivé au sol ».

Plaisirs égoïstes…
La jolie assise gainée de cuir est exclusivement monoplace. On peut la régler en deux positions (690 ou 720 mm) à l’aide d’une clé. Les repose-pieds légèrement en avant et le guidon plat typé roadster contribuent à ce que le conducteur jouisse d’une posture assez peu courbée, plus confortable qu’il n’y paraît tant que la selle reste sur le niveau haut.

Surprise sur prise d’angle
Cette position rase bitume n’augure pas d’un comportement des plus dynamiques. Pourtant, surprise dès les premiers virages : la Triumph Bobber se révèle d’une agilité déconcertante.

Les pneus Avon, conçus pour ce modèle, y sont pour beaucoup : montés sur des jantes fines aux dimensions bâtardes (19 à l’avant, 16 à l’arrière), ils rendent le guidage fin et direct. Tout l’inverse de la gomme épaisse montée sur la Harley Davidson Sportster 1200 Forty-Eight.

L’angle de chasse a été réduit au minimum dans le but d’obtenir un train avant précis. Seule la garde au sol rappelle à l’ordre. Quand on penche côté gauche on attaque vite la béquille latérale en aluminium…

Moteur à réactions
Avec seulement 77 chevaux mais un couple omniprésent (11 m.kg dès 4 000 tr/min), le twin de la T120 offre son lot de bonnes surprises. La nouvelle boîte à air dédoublée et l’injection retravaillée, combinées au double échappement court en inox, contribuent à apporter à cette Bobber un tempérament et une sonorité ensorcelants.

Contrôle de traction et ABS
Côté néo, cette mécanique refroidie par eau dispose de deux modes moteur sélectionnables au guidon, d’un contrôle de traction efficace et de l’ABS. Volontairement discret, le disque de frein avant s’avoue parfois dépassé. Mais le plaisir avec la Bobber ne réside pas dans les freinages tardifs, plutôt dans les longues accélérations sur le couple, en écoutant chanter ce bon vieux rockeur de moteur anglais.

Verdict : distinguée
Ligne distinguée, finition frisant l’excellence, motorisation joueuse… cette Triumph atypique nous a surpris par l’agilité de sa partie-cycle et son tempérament de mauvaise fille. Vendue 12 900 euros sans les indispensables accessoires, elle reste un objet de plaisir mais sera capable d’assumer des trajets quotidiens avec style.

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Fiche technique

Triumph Bonneville Bobber 1200 (Données constructeur)
Moteur
- Type : bicylindre en ligne refroidi par eau, 4T, 1 ACT 4 soupapes par cylindre
- Cylindrée (al. x cse) : 1 200 cm3 (97,9 x 80 mm)
- Puissance maxi : 77 ch (57 kW) à 6 100 tr/min
- Couple maxi : 10 m.kg (106 N.m) à 4 000 tr/min
- Alim./dépollution : injection / Euro 4
Transmission
- Boîte de vitesses à 6 rapports
- Transmission finale par chaîne
Partie-cycle
- Frein Av (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 310 mm (2 juxt)
- Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 255 mm (1)
- Pneus Av-Ar : av 100/90 R19 M/C 19 H ; ar 150/80 R 16 (71W)
- Réservoir (réserve) : 9,1 litres
- Poids à sec : 228 kg
- Hauteur de selle : 690 mm / 720 mm
Pratique
- Coloris : noir, vert et argent, bordeaux, gris
- Garantie  : 2 ans pièces et M.O., assistance
- Prix : 12 900 € + 150 € (couleur) + 300 € (bi-ton)

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