Essai

En vidéo

Premier constructeur à proposer une gamme entièrement dédiée aux engins classiques dans les années 2000, Triumph renouvelle enfin ses modèles phares en prenant largement en compte les critiques accumulées par le passé. Manquant de puissance, de caractère, trop lourde et peu confortable, l’ancienne Thruxton n’avait plus de sportif que le nom, un hommage à une course d’endurance anglaise des années 50.

Concurrence néo-classique enterrée
Un examen en profondeur de la nouvelle version, testée ici dans sa livrée « R », suffit à redorer le blason anglais : finition d’un soin rare tous segments confondus, beauté et équilibre des lignes, la Thruxton R enterre déjà la concurrence néo-classique. Si elle emprunte le cadre acier à double berceau, le magnifique réservoir allongé et la base moteur de la nouvelle Triumph Bonneville T120 (bientôt à l’essai également), la Thruxton R se démarque sur de nombreux points techniques : le twin de 1200 cm3 refroidi par eau calé à 270° reçoit une culasse haute compression, un vilebrequin allégé, des échappements coniques spécifiques qui lui permettent de gagner 10 ch, soit un total de 97 canassons pour un couple de 11,4 m.kg à 4950 tr/min. Et pour en profiter au maximum dans les sorties de courbes, la transmission finale a été raccourcie.
Équipée d’une injection bien maîtrisée et d’un troisième mode moteur plus sportif, la Thruxton R sonne juste à tout les niveaux et le résultat en route s’avère bluffant : les vibrations sont contenues, le poum-poum du twin suffisamment présent et les sensations aux demi-guidons surclassent totalement la précédente version.

Equipement de pointe pour la partie-cycle
Pas en reste, la partie-cycle reçoit du matériel digne d’un roadster sportif de dernière génération : fourche inversée Showa BPF entièrement réglable à l’avant, combinés Öhlins du même acabit à l’arrière, bras oscillant plus court, jantes à rayon de 17 pouces et pneus hyper sportif (Pirelli Diablo Rosso Corsa) ; la Thruxton R profite de sa position typée café-racer et de sa garde au sol importante pour se transformer en sportive décarénée.

Un régal à emmener dans les grandes courbes et les virages serrés, même si les 203 kg à sec et le cadre double berceau en acier tubulaire sauront se rappeler à votre bon souvenir en cas d’improvisation sur l’angle en usage sportif. En enroulé rapide, la Thruxton profite de bracelets suffisamment haut pour ne pas être inconfortable. La selle mono, haute et un poil dure à la longue aurait mérité un peu plus d’attention. Une version deux places est néanmoins disponible pour les promenades en duo. Quant au freinage, confié à des étriers 4 pistons à fixation radiale et à un maître-cylindre Brembo, il procure un excellent feeling.

Verdict
Vendue 14.900 euros, la Thruxton R est une moto magnifique et aboutie. Le nouveau bicylindre, souple et coupleux à souhait s’avère suffisamment puissant et facile pour un usage ludique : une réussite. Équilibrée, la partie-cycle de la « R » « upgradée » par rapport à une version standard (accessible pour 2.000 euros de moins avec des freins et des suspensions moins performants) apporte un petit plus esthétique et ravira ceux qui souhaite s’amuser aussi sur piste. Enfin, sur route, l’éventail d’assistances modernes veille : une vraie moto classique parfaitement adaptée au temps présent.

Photos : Staff Triumph

Publicité
Fiche technique

Triumph Thruxton R (données constructeur)
Moteur
Type : bicylindre en ligne, 4 soupapes par cylindre, 2 ACT, refroidissement à eau
Cylindrée (al. x cse)  : 1200 cm3 (97 x 80 mm)
Puissance maxi : 96 ch à 6 750 tr/min
Couple maxi : 11,4 m.kg à 4 950 tr/min
Alim. / dépollution : Euro4
Transmission
Boîte de vitesses à 6 rapports
Transmission finale par chaîne
Partie-cycle
Frein Av (étrier à x pist.) : 2 disque de 310 mm (4 opp.)
Frein Ar (étrier à x pist.) : disque de 220 mm (2)
Réservoir (réserve) : 14,5 litres (0)
Poids tous pleins faits : 203 kg
Hauteur de selle : 810 mm
Pratique
Coloris : rouge, gris, noir mat
Garantie : 2 ans pièces et M.O., assistance
Prix : 14 900 €