- C’est la sixième année consécutive que Suzuki remporte le Bol d’Or, avec un doublé les deux dernières années.
Dimanche à 15H, Dominique Méliand, team manager du SERT (Suzuki Endurance Racing Team) a troqué le regard anxieux contre le sourire des grands jours : la Suzuki N°1 vient de remporter une nouvelle victoire au Bol d’Or, la sixième d’affilée pour l’écurie ! Mieux encore : cette victoire est synonyme de titre mondial d’Endurance pour Suzuki. « Si je devais choisir, je préfèrerais avoir le titre mondial plutôt que la victoire au Bol », avouait Méliand peu avant la course. Pas de choix à faire, puisqu’il remporte les deux !
La Suzuki N°1 (Philippe, Kitagawa, Lagrive) prend la tête dès la première heure de course pour ne plus la quitter jusqu’au baissé du drapeau à damier. Ses principaux adversaires ont connu des fortunes diverses, à l’image de sa consoeur, la Suzuki N°0 (Costes, Da Costa, Dietrich) : partie de la pole position, celle-ci chute après 20mn de course seulement. Le coup de grâce est porté dans la nuit, avec une nouvelle chute suivie d’un abandon.
Le GMT 94 a bien tenté de faire plier l’ogre Suzuki, mais le sort semble s’acharner sur le team de Christophe Guyot. Alors solidement ancré en deuxième position, à 3 tours du leader, la Yamaha N°94 (Checa, Gimbert, Kermeulen) a comblé une partie de son retard durant les relais de nuit. Malheureusement, Didier Van Kermeulen chute dimanche matin et ruine tout espoir de victoire à la régulière. Le moteur est abîmé dans cette chute et Sébastien Gimbert en fait les frais un peu plus tard, vers midi : le moteur casse, bloquant la roue arrière, provoquant la chute du Varois. Il rentre aux stands, mais le verdict tombe rapidement : impossible de réparer dans des délais raisonnables. La Yamaha N°94 abandonne. C’est le 3e abandon d’affilée, en trois ans, pour le team parisien sur le circuit de la Nièvre.
Ces faits de course profitent d’abord à la Yamaha N°7 (Jerman, Scarnato, Giabanni) du team Austria. Grâce à sa régularité, cet équipage a toujours été parmi les machines de tête. Malgré des chronos légèrement en retrait par rapport aux favoris, la N°7 parvient à prendre la seconde place du Bol d’Or, à 13 tours du leader. Equipage permanent du championnat, la Yamaha Austria devient vice-championne du monde d’Endurance.
Malgré une chute dimanche matin, la Kawasaki N°111 (Piot, Plater, Silva) parvient à monter sur la 3e marche du podium. C’est également la régularité qui a payé pour « les verts ». À noter que Kawasaki a décidé ce week-end de s’engager officiellement au championnat du monde d’Endurance l’an prochain
La Honda N°55 de National Motos, victorieuse aux dernières 24h du Mans, n’a pas pu rééditer son exploit. Quelques ennuis mécaniques et deux chutes les relègue en 5e position, loin du podium.
Stocksport : le Junior Team l’emporte
- Malgré une alerte le dimanche matin, le Junior team a géré de main de maître sa course du Bol en catégorie stock.
Avec une 4e place au classement général, la Suzuki N°72 du Junior Team remporte la catégorie Stocksport (moto entièrement d’origine). Samedi soir, après l’abandon de leur principal adversaire, la Kawasaki N°83, la Suzuki possédait déjà une avance confortable sur ses poursuivants. Au final, la Yamaha N°33 (Cuzin, Giles, Nuques) du team Décibel prend la 2ème place de la catégorie, avec 9 tours de retard sur le Junior team ! L’Aprilia N°79 (Aliverti, Pellizzon, Veghini) complète le podium.
Superproduction : Victoire de la Kawasaki N°2
- La catégorie superproduction est remportée par un team Belge sur Kawasaki.
Une « verte » parvient à monter sur la plus haute marche du podium en catégorie Superproduction (moteur d’origine, chassis préparé) : Il s’agit de la Kawasaki N°2 (Jadoul, Weynand, Lanno), 11ème au scratch. La Suzuki N°18 (Molinier, Pialoux, Grelaux) des Pompiers termine deuxième et la Suzuki N°44 (Jond, Ruozi, Monot) prend la troisième place.
Les autres faits marquants
- La Metiss N°45 à monobras termine à la 8e place de ce Bol d’Or. C’est unique dans l’histoire de l’endurance qu’un proto entre dans le Top Ten !
A noter l’excellente prestation de la Metiss N°45. Cette moto courait dans la catégorie « Open ». Après avoir signé le 17e temps des essais qualifs, cette Suzuki GSXR équipée du bras avant de l’@tomo (alias JBB moto) a terminé 8e au classement scratch ! C’est la première fois qu’un proto termine aussi bien, à la grand joie de son inventeur : Jean Bertrand Bruneau.
« C’est la première fois que l’on équipe une moto de série du monobras avant de ma conception » explique Jean Bertrand trépignant comme un enfant. « Je suis enfin content de prouver, que ma fourche fonctionne aussi bien que tous les systèmes classiques . Et qu’il suffisait simplement de nous donner notre chance »
Cela n’a été rendu possible que « par ce que les organisateurs ont eu peur de se retrouver sans leur quota d’engagés (comme l’an dernier) et ils ont re-introduits la catégorie Open ». En tout cas on devrait re-entendre parler de la Metiss, car des contacts sérieux ont été noués avec un préparateur de motos de Chartres.
Enfin la seule Ducati, engagée lors de ce Bol d’Or termine 27e au scratch et 9e de la catégorie superproduction. Pourtant le pari était osé, de faire tourner une machine stock, qui rend près de 20 cv à la concurrence. Mais les afficionados de Ducati ne se sont pas mobilisés en masse pour soutenir la machine italienne. Au soir du Bol d’Or, il manquait toujours 50 participants pour clore la tombola. « Si le quorum n’est pas atteint, on remboursera les autres participants » explique Alain Martin le team manager de la N°999. C’est dommage, de laisser passer l’occasion d’acheter une Ducati 999 à 100 Euros !
Tous les classements du Bol d’Or 2006
