Rooaaaar ! Inutile d’avoir l’oreille d’un musicien pour identifier la sonorité d’un échappement Akrapovič. La marque slovène, qui fête cette année son 25e anniversaire, a fait de son identité sonore un marqueur fort de son image, à l’instar du gris du titane utilisé pour ses produits. Auréolée de nombreux succès en compétition —l’intégralité du plateau du MotoGP, à l’exception des Honda, est équipée des lignes maison—, l’entreprise est également reconnue auprès du grand public au point d’être aujourd’hui le leader du marché de l’échappement.

1991, la création
Ces succès, Akrapovič les a patiemment construits au fil du quart de siècle écoulé depuis sa création, en 1991. Au début, rares sont les personnes prêtes à parier un tolar (la monnaie slovène qui a précédé l’euro) sur Igor Akrapovič, un pilote de Superbike, également préparateur, décidé à concevoir la ligne d’échappement de ses rêves.

À l’époque, la Yougoslavie —qui intègre la Slovénie— est isolée de ses voisins européens. Le fondateur de la marque éponyme doit se rendre en Italie pour ramener les tubes en acier servant à la confection de ses premiers exemplaires. L’indépendance (25 juin 1991) améliore la situation et lui donne accès au titane, un matériau certes onéreux du fait de la complexité de son extraction, mais résistant à la corrosion à haute température, solide et deux fois plus léger que l’acier.

Identité et visibilité
1997 est une année décisive pour Akra. La firme se dote d’une identité visuelle associant un scorpion pour logo et le nom du fondateur comme signature. Mais surtout, le team Kawasaki Allemagne lui offre visibilité et notoriété en équipant ses motos de Superbike de ses échappements. Les équipes japonaises de WSBK emboitent le pas en 1999, avant Aprilia pour ses RS3 Cube de MotoGP en 2002.

Parallèlement, Akrapovič agrandit ses locaux pour étendre sa production à la série, fabrique ses tubes et adopte la technique de l’hydroformage (déformation à l’aide d’eau fortement pressurisée) pour couder ses pièces.

Obsession de la qualité
Suivent les acquisitions d’une entreprise spécialisée dans le carbone (2004), afin de réaliser les embouts et les protections anti-chaleur, puis de sa propre fonderie de titane (2008). Avec un objectif principal : maitriser la qualité. Un crédo à la limite de l’obsession qui a conduit l’entreprise à se doter de son propre laboratoire de contrôle métallurgique.

Outre des alliages de titane, dont elle est la plus grosse consommatrice après l’armée, Akra utilise de l’acier inoxydable pour sa résistance à la corrosion et sa déformabilité, ainsi qu’un alliage Inconel, comportant une grande proportion de nickel et de chrome, très utilisé pour les applications soumises à de hautes températures.

70 % moto
Aujourd’hui, Akrapovič emploie 890 personnes réparties sur deux sites et expédie les 140 000 pièces produites par an (70 % pour la moto, 30 % pour la voiture) vers 80 pays. À l’exception des catalyseurs, l’ensemble des pièces nécessaires à la fabrication des échappements sont conçues et réalisées en Slovénie.

Toutes les références, qu’elles soient destinées à la compétition ou à nos motos de série, sont développées sur des bancs d’essai du centre de R&D. Si les techniciens ont quasiment carte blanche pour les premiers, ils doivent respecter des seuils réglementaires pour les modèles homologués ECE.

Puissance, volume sonore, émission de la pollution sont de facto limités, mais de manière toujours plus drastique ; la prochaine norme Euro 4 constitue à ce titre un vrai casse-tête pour les développeurs. Ces derniers ont alors tout loisir de se tourner vers l‘avenir : concevoir des échappements encore plus légers et soigner la sonorité pour le plaisir de nos tympans.

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