« Le changement, est-ce maintenant ? » Reprenant dans un communiqué de ce lundi 21 mai le slogan de campagne de François Hollande, la FFMC (Fédération française des motards en colère) s’interroge et interpelle la nouvelle ministre de l’Écologie, Nicole Bricq, quant à l’avenir des Zapa (Zones d’action prioritaires pour l’air).

Le projet d’interdire à certains véhicules « trop anciens » des zones de grandes villes sera-t-il maintenu ? Un projet qui, outre l’atteinte aux libertés individuelles qu’il constitue, validerait une véritable discrimination par l’argent.

"Un contexte social et économique tendu"
Nathalie Kosciusko-Morizet, prédécesseur de Mme Bricq ayant mis sur pied le projet Zapa suite à une directive européenne, programmait des restrictions de circulation pour les véhicules terrestres à moteur à l’intérieur de zones définies dans des villes de plus de 100.000 habitants. Le but étant de réduire les émissions de microparticules. Parmi les véhicules concernés, les 2-roues, 3-roues et quads dont la mise en circulation date d’avant le 1er juillet 2004.

« L’unique alternative pour les citoyens, à commencer par les plus modestes, reposerait donc sur les transports en commun ou sur le changement de leur moyen de locomotion, analyse la FFMC. Intention louable, mais peu crédible dans un contexte social et économique très tendu, cette nouvelle contrainte à l’encontre des usagers de la route créera de nombreuses discriminations. »

La moto épargnée ailleurs en Europe
La FFMC souligne par ailleurs que si neuf autres pays européens appliquent déjà des restrictions de circulation, « le projet français est le plus sévère de tous, nos voisins épargnant systématiquement [les deux-roues motorisés] en reconnaissance de leur rôle positif sur les encombrements, la pollution et l’efficacité des déplacements ». Pour les motards en colère « la grave question environnementale mérite mieux que ces mesurettes inadaptées, qui ne concerneront qu’un infime pourcentage de la pollution pour un coût social élevé ».

En conséquence, elle « souhaite que Madame le ministre se prononce sur cette politique, qui, si elle était appliquée en l’état, constituerait une grave atteinte aux libertés individuelles et une vraie ségrégation par l’argent et le niveau social ».

Dans un premier temps, selon le projet initial, les Zapa devraient être expérimentée dans huit grandes villes de France : Paris, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, la communauté de communes de Saint-Denis et Nice.

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