Dans quel état d’esprit abordez-vous la course : gestion ou attaque ?

Cela peut être très difficile à croire, il n’y aucune intox là-dedans, mais nous sommes obligés de jouer la gagne. On n’a pas le choix, car en Endurance, il faut s’acheter du temps, il faut avoir de l’avance. On doit toujours anticiper les imprévus. Et si nous ne sommes pas en avance, il faut aussi rattraper le retard. Donc, mes pilotes partiront pour essayer de gagner. Après il faut rester lucide. Si à la fin, un podium suffit pour être champion, alors on verra. Mais ce n’est qu’à la fin qu’on peut assurer. Pendant 20, 22 heures, c’est impossible d’être tranquille.

Avez-vous apporté des modifications particulières sur la R1 pour cette ultime course du championnat du monde ?

Oui, mais toutes les semaines ça change. On ne s’arrête jamais de travailler sur la moto. C’est la compétition et c’est pareil en Superbike ou en MotoGP. On a travaillé au niveau des carénages, de l’électronique. On a aussi quelques évolutions sur les freins. Le garde-boue avant est nouveau, cela ne se voit pas, car il est sous un cache, mais nous avons quasiment gagné 500 grammes. Il y a également l’arrière de cadre, l’arrière de selle, le feu arrière. Nous essayons toujours, avec nos partenaires, de trouver des petites astuces pour gagner en rigidité et en poids.

La R1 commence à se faire vieille et pourtant vous l’emmenez au top, c’est quoi le secret ?

Il n’y pas de secret. C’est un peu comme dans tous les domaines de la vie courante. On exploite les qualités de quelque chose et non ses défauts. C’est juste l’histoire de la bouteille d’eau à moitié vide ou à moitié pleine, là c’est pareil. Cette R1 a des défauts, mais aussi de grosses qualités, comme le moteur Crossplane qui permet de sortir des virages comme aucune autre moto. Donc on essaie de l’exploiter au mieux. Et puis les défauts, on essaie sans cesse de les corriger, comme le poids par exemple. On n’arrive pas au poids limite, donc on travaille sans relâche là-dessus.

Quels sont les atouts et les faiblesses de la machine ?

On va plutôt parler des difficultés. Quand je l’ai essayée pour la première fois, au premier abord c’est une moto qui semble parfaite. Mais en réalité, là où ça se complique, c’est qu’elle ne bouge jamais, alors pour sentir la limite c’est difficile. Il y a des pilotes qui ont du mal à s’y faire à cause de ça. En revanche, là, nos trois pilotes ont compris comment elle marche. La moto est stable, elle freine et accélère bien, et elle n’est pas piégeuse.

Un petit mot sur le retour du Bol d’Or au Castellet l’année prochaine ?

C’est comme l’histoire de la moto, on regarde devant. Sinon c’est vive le Bol, vive les cigales, vive Bandol, on arrive !

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