Même si l’accélération est meilleure que sur un bon vieux cyclo thermique, une telle vitesse de pointe affiche très vite ses limites dès lors que des automobilistes peu attentionnés font le forcing derrière le frêle engin une fois le feu passé au vert…

Un peu de Scorpa en lui. Ne dites plus Scorpa mais SEV ! Ce nom a été créé par l’ancien fabricant de motos-cross et trial français, dans le but de développer les deux-roues électriques, surtout dans le domaine du tout-terrain où le constructeur entendait concurrencer le Suisse Quantya. Il n’en a pas eu le temps… Placé en liquidation judiciaire, Scorpa a été divisé. La division SEV aurait pu fermer, sans l’aide d’un fonds de financement belge drivé par Frédéric de Mevius, qui a repris l’affaire. La structure SEV est devenue une PME employant 8 personnes, qui produit l’eTricks sur le Pole Mécanique d’Alès (Gard). Elle a signé un accord de partenariat privilégiant la Mutuelle des Motards pour l’assurance de son cyclo électrique.

Créneau cyclo. Les ex-de Scorpa ont délibérément opté pour la catégorie cyclo. "Nous aurions pu développer un engin entrant dans la catégorie 125cc, mais il aurait fallu des batteries beaucoup plus puissantes pour atteindre 100 à 150 km d’autonomie, et le prix de l’ensemble aurait explosé", explique la branche recherche et développement de SEV. La volonté reste de proposer l’outil électrique le moins cher du marché. Certes, l’eTricks se négocie à 2690 euros TTC. Avec la prime de la Ville de Paris pour l’achat d’un deux-roues électrique (400 €), la facture baisse à 2290 €. On se situe dans une fourchette raisonnable. Mais la contrepartie reste une vitesse de pointe ne dépassant pas 45 km/h.

Chemins de traverse. Le SEV eTricks est vendu comme un véhicule ludique plus que pratique. Il permet de s’amuser hors route. Une qualité due à sa conception VTT. La fourche avant hydraulique de 130 mm de débattement est entièrement réglable, de même que l’amortisseur hydraulique de 100 mm de débattement à l’arrière. Le freinage avant et arrière est assuré par des disques Formula Oro de 180 mm et les roues sont de dimensions standard VTT à 20", en aluminium double-parois, et pneus mixtes homologués.

Autonomie limitée. Le point qui fâche, comme sur la plupart des véhicules électriques actuels, demeure l’autonomie : la batterie intégrée au cadre de 16 Ah en lithium polymère ne permet de parcourir que 25 km. Pas de quoi rallier une quelconque banlieue pour un rendez-vous… Un pack batterie additionnel est proposé, qui permet de disposer de 25 km d’autonomie supplémentaires. Il coûte 79,90 euros.

Verdict. Une machine légère et silencieuse, c’est le rêve pour l’amateur de tout-terrain qui souhaite rester discret en pleine nature. L’eTricks est donc plébiscité comme un véhicule ludique et familial, utilisable dès 14 ans à la fois en TT le dimanche et en ville. Là, le pari semble plus osé : l’autonomie reste faible pour un cyclo, et le bridage à 45 km/h, même s’il est conforme aux exigences réglementaires, demeure rédhibitoire pour se sortir des dangers de la dense circulation urbaine.
- Un joujou en dehors des normes, plus second véhicule ludique qu’engin à tout faire pratique… Le deux-roues électrique urbain reste encore à inventer.

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