Le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie s’apprête à publier un arrêté « relatif à la puissance des motocyclettes » détaillant le type de motos de plus de 100 chevaux (73,6 kW), neuves ou en circulation, qui pourront être immatriculées en pleine puissance à partir du 1er janvier 2016. C’est à dire au moment où l’État français devra se mettre en conformité avec le règlement de l’Union Europénne en abrogeant la « loi 100 chevaux ».

Moto Magazine s’est procuré un brouillon de ce document :

Ce texte nous donne deux indications majeures

1- Les motos neuves, équipées d’un système de freinage antiblocage de roues (ABS) et possédant une puissance supérieure à 73,6 kW (100 chevaux), peuvent être immatriculées.

2- Les motos immatriculées, disposant d’une puissance supérieure à 73,6 kW (100 ch) peuvent être rendues conformes à cette variante ou version.

Sont donc automatiquement exclues de l’autorisation de débridage les motos de plus de 100 chevaux qui ne sont pas équipées d’un système de freinage ABS.

Les motards ayant fait le choix d’acquérir une machine dont la puissance initiale est supérieure à 100 chevaux mais sans ABS sont les grands perdants de cette affaire : ils deviennent propriétaires d’une machine dont la valeur à l’occasion va automatiquement diminuer.

Décision politique
« Le gouvernement a pris la décision de ne pas autoriser le débridage systématique de toutes les motos supérieures à 100 chevaux », regrette la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC). Il conditionne le droit de rouler au guidon d’une moto disposant de sa pleine puissance d’origine au fait qu’elle soit équipée d’un système ABS.

Cela a tout d’une décision politique, permettant aux ministres d’affirmer que, même dans l’obligation de se conformer à une directive européenne, ils se préoccupent de la « sécurité » des motards.

La FFMC s’insurge contre cette décision : « Avec les 100 chevaux, la France avait corrélé accidentalité et puissance, ce qu’a rejeté l’Europe », constate Nathanaël Gagnaire, délégué général de la FFMC. « Maintenant, la France corrèle accidentalité et freinage. Elle se place à nouveau dans une forme d’exception européenne. On voulait que la France se mette au même niveau que les autres pays européens, et ce ne sera pas le cas ».

La FFMC regrette par ailleurs que le gouvernement publie cet arrêté en octobre 2015, deux mois seulement avant le passage à la pleine puissance, alors que le monde de la moto lui demande de prendre une décision depuis plus d’un an. Durant ces mois d’attente, des motards ont pu acquérir un véhicule sans ABS, et leur bien va se trouver déprécié.

Il est dommage que le gouvernement français n’ait pas saisi l’opportunité de l’abrogation de la loi des 100 chevaux pour se rapprocher des motards. La FFMC renouvelle son appel à manifester dans les rues des grandes villes le 10 octobre 2015, pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les usagers à moto et scooter.

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