Démarreur : la bête s’ébroue laborieusement, la batterie a du mal à passer la compression du twin. Mais une fois en route, les silencieux exhalent une sonorité grave et pleine. Eu égard au gabarit, on s’attend à une moto rétive, mais arrivé au coin de la rue, son fonctionnement naturel fait comme si on la connaissait depuis toujours. Une impression qui n’est pas étrangère au bon équilibre du positionnement selle, guidon, repose-pieds qui facilite les manœuvres à basse vitesse. La Corsaro serait même à l’aise en ville si le rayon de braquage n’était si énorme.

Sur route, le Morini arrache vraiment fort entre 2 000 et 7 000 tr/mn, sa plage d’utilisation usuelle. Ce qu’il faut de brutalité sans tomber dans la bestialité. Un des meilleurs twins du marché. On ne ressent pas le besoin de débrider l’engin, malgré la perte de 35 chevaux perceptible seulement au-delà de 7 000 tr/min. Sur l’angle et à basse vitesse, le puissant frein moteur peut provoquer une glissouille de la roue arrière.

Côté châssis, le bilan est moins flatteur. Si la moto est facile et confortable tant que les appuis restent mesurés, le tableau se gâte dès que le rythme augmente. Le train avant élargit sa trajectoire et les suspensions mal accordées se désunissent sur les grosses compressions. Plus gênant que dangereux. Avec l’habitude, on s’adapte à ces particularités, mais on attend mieux de Moto Morini. Le frein avant est puissant et dosable. L’arrière demande plus d’effort, mais joue bien son rôle.

Nous écrivions en septembre 2006

La Morini Corsaro 1200 est une belle réalisation dans le pur style transalpin que l’on doit à l’ingénieur Franco Lambertini, le père des Morini des années 1980. Sa pièce maîtresse est bien sûr son moteur longitudinal puissant et coupleux.

La renaissance de Morini, après tant d’années de léthargie, fait plaisir à voir et à savourer. Ce Moto Morini 1200 Corsaro est un roadster musclé doté d’un moteur bicylindre en V ouvert à 87°. Sa cylindrée est de 1187 cm3 et la puissance annoncée avoisine les 140 chevaux en version libre.
Il s’agit d’une moto qui ne s’encombre pas d’accessoires inutiles et qui s’adresse à ceux et à celles qui cherchent un engin de caractère.

Entièrement fabriquée en Italie, avec uniquement des éléments de la riche sous-traitance transalpine, la Morini 1200 Corsaro s’affiche dans une robe et des couleurs sobres. Des formes arrondies et un arrière très court - sous lequel sont situés les échappements - caractérisent sa silhouette signée par Marabese.
On retrouve, entre autres, une fourche Marzocchi de 50 mm, des freins Brembo, des échappements Termignoni et un système d’alimentation par injection signé Magneti Marelli. Le cadre est un treillis en acier avec des tubes à section variable et un empattement de seulement 1 440 mm.
Le moteur quant à lui contribue à la rigidité de la partie-cycle, et a la particularité de posséder une distribution mixte engrenages/chaîne, un peu comme le moteur des Suzuki 1000 (TL, V-Strom...).
Très puissant et avec un couple de 12,5 m.kg à 6 500 tr/min, il possède un alésage/course de type supercarré (107 x 66 mm). D’un poids à sec inférieur à 200 kg, son prix de vente est de 12.950 euros (tarif 2006).

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