Comment rendre vertueux un produit pour remplir nos réservoirs de moto qui sert d’abord à sauver la mise des lobbies pétroliers et agricoles ? Réponse : en ignorant sciemment certaines données essentielles !
Le Grenelle de l’Environnement préconisait une « expertise exhaustive et contradictoire du bilan écologique et énergétique des biocarburants ». Celle-ci, menée sous l’égide du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable, et de la Mer vient de sortir (disponible sur ademe.fr). Elle nous apprend que ces carburants permettent une réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) de l’ordre de 50 à 70 %.

Mais en parcourant dans le détail ce rapport, on y apprend que ne sont pris en compte dans ce calcul ni les besoins en énergie fossile pour cultiver les surfaces, ni l’impact des « changements d’affectations des sols » (lorsque le développement de cultures utilisées pour la production de biocarburants implique la disparition de prairies, de zones humides, ou de forêts primaires), ni « l’empreinte eau » (l’énergie nécessaire au pompage, stockage, arrosage et les quantités d’eau utilisées). Sans parler des impacts liés aux fuites dans le milieu de nitrates, phosphates et produits phytosanitaires… Ainsi, selon France Nature Environnement, une fois ces données intégrées, le bilan de gaz à effet de serre de ces biocarburants s’avère alors deux fois plus élevé qu’un carburant fossile !

À noter que la plupart des membres du comité pilotant cette étude étaient juges et parties comme acteurs des filières pétrochimiques, automobiles et agricoles…

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