Erik Buell a décidément plus d’un tour dans son sac. Après s’être fait une solide réputation dans les années 90 et 2000 avec ses machines motorisées par les V-twin Harley-Davidson (les fameuses S1, S3, M2 ou XB), l’ancien ingénieur châssis passionné de compétition fait son come-back avec la marque Fuell, spécialisée dans la mobilité urbano-électrique.

Les anglicistes auront bien sûr noté l’esprit taquin d’Erik dans le choix de ce nom de marque. Fuell (avec un seul « l » toutefois) signifie « essence » en anglais même si on veut nous faire croire que c’est l’acronyme de Freedom, Urban, Electric, Love, Life (soit, en français dans le texte, liberté, urbain, électrique, amour et vie - Luéav, ça marche moins bien). Bref, des valeurs fichtrement dans l’air du temps sur lesquelles Erik surfe avec son génie habituel et son sens inné de l’innovation, du design et du marketing pour donner à la mobilité urbaine le glam qu’elle n’a pas. Car oui, vous avez bien lu, l’homme qui avait fait ses premières armes en compétition au guidon de sa RW750 (pour Road Warrior, rien que ça) est aujourd’hui chantre de l’électrique. « The Times They Are a-Changin’ » qu’on vous disait.

Fuell, la nouvelle marque de M Buell, a pour l’heure deux 2-roues à son catalogue : une moto, la Flow, et un vélo, le Fluid, les deux joliment mis en scène dans des vidéos bien foutues, pêchues et vendeuses à souhait. À découvrir ci-dessous :

La Flow

Le Fluid

La moto se distingue par certains choix techniques inattendus, marque de fabrique d’Erik Buell (souvenez-vous des disques périmétriques de la XB9R, moto qui embarquait l’huile moteur dans son bras oscillant). Ainsi, la Flow se distingue par son moteur logé dans la roue arrière - pleine de ce fait. Un choix qui évite les déperditions de puissance liées à la transmission, mais qui risque aussi de se traduire par un comportement surprenant de cette machine avec un poids essentiellement sur l’arrière. Le couple serait de 750 Nm soit 76 m.kg (5,8 fois plus qu’une Ducati Diavel S !). Le 0 à 100 km/h serait avalé en 2,7 secondes, la vitesse maxi serait de 137 km/h, l’autonomie (en cycle urbain) atteindrait 240 km et la recharge ne prendrait qu’une demi-heure. Parmi les autres solutions innovantes, signalons la détection d’angle mort, la détection de collision avant et arrière (si, si...) et la caméra de recul. Quant au tarif, il est presque populaire. Selon la version choisie (équivalent 125 cm3 ou gros cube), la Flow vous coutera 10 995 ou 11 995 $ (9800 ou 10 700 €). Une paille comparé au tarif d’une Zero SR/F et encore plus à celui d’une Harley Livewire.

Le vélo, baptisé Fluid, s’illustre par son design très flatteur grâce à la parfaite intégration du moteur et de sa ou ses batteries amovibles. Pour mener à terme son projet, Erik Buell s’est appuyé sur une campagne de financement participatif sur la plateforme indiegogo. L’homme qui demandait 75 000 $ en a réuni presque 320 000. La commercialisation du Fluid est prévue pour août 2019. Le Fluid qui existe en 2 versions - VAE avec une assistance jusqu’à 25 km/h et Speedbike avec cette assistance disponible jusqu’à 45 km/h - se distingue par ses 200 km d’autonomie, son dispositif antivol, sa transmission par courroie (clin d’œil à l’époque des V-twin de Milwaukee ?) et son tarif plutôt haut perché situé entre 3295 et 3795 $ (actuellement en promo, de 2299 à 2899 $ (2050 à 2550 €)).

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