Les censeurs de tout poil ont le vent en poupe. Mais la pratique de la moto peut compter sur de zélés défenseurs, viscéralement attachés à l’esprit de liberté indissociable de nos chers deux roues. Cela a été le cas le week-end dernier, avec des manifestations qui en appellent d’autres tant que nous n’aurons pas été entendus.


A Lille, ça défile

Il y a deux semaines, à l’appel de la Fédération Française des Motards en Colère 59 et 62 rejointes par la Fédération des Bikers de France, les motards avaient répondu en masse, 700 participants malgré des conditions météo dantesques. Ce samedi, ciel bleu et grand soleil ont fini de faire sortir de leurs garages, les belles mécaniques confinées. Combien étaient-elles ? 1500, 2000, 3000 … Toujours est-il qu’il a fallu plus de 20 minutes pour faire sortir le cortège du village moto de Seclin. L’initiative revient cette fois à la FBF avec les FFMC 59 et 62 en appui de sécurité. C’est qu’entre les deux manifestations, un éclairage nouveau a été donné par les pouvoirs publics.

Manifestation FFMC {JPEG}

Le ministère des Transports a confirmé que la France n’était pas prête à mettre en place un contrôle technique moto à partir du 1er janvier prochain. Pas de contrôle technique identique à celui effectué pour les automobiles donc. Il pourrait cependant revêtir la forme d’un contrôle moins élaboré qui consisterait en des vérifications visuelles et un contrôle de bruit et de pollution.

Les revendications dans les rangs de la manifestation, largement constitués d’engins personnalisés des adhérents de la FBF étaient pourtant claires et bien plus larges que la seule opposition au « contrôle visuel considéré comme un leurre puisqu’il sera obligatoire et payant ». Port obligatoire du gilet jaune, suppression de la carte grise moitié prix pour les véhicules de plus de 10 ans, stationnement payant en ville et ZFE (Zones à Faibles Émissions) n’ont pas grâce auprès de la FBF et de ses sympathisants.

Manifestation FFMC {JPEG}

La manifestation s’est donc rendue en centre ville de Lille par l’autoroute A1, le périphérique et les boulevards lillois largement saturés pendant plus d’une demi-heure, le temps pour les délégués de remettre en Préfecture leur cahier de doléances demandant un cadre légal pour les motos modifiées, une légalisation de la Circulation Inter Files et un meilleur entretien du réseau routier.

Pour beaucoup de pratiquants, la personnalisation des motos constitue un art de vivre dans la population bikers et le contrôle technique sous la forme envisagée serait un frein à leur liberté de circuler sur l’engin personnalisé, Hugues Eric, délégué de la FBF rappelant que « dans ses personnalisations, les éléments de sécurité ne sont pas affectés ».


À Belfort, on est retors...

Plus de 3000 motos ont défilé, le 24 avril à Belfort à l’appel de l’antenne FFMC 90 et des antennes des bikers de France de Vesoul et Mulhouse. Un raz-de-marée qui sonne comme un ras-le-bol des mesures répressives anti-moto…

À 14h, le cortège de motards venu de toute la Franche-Comté, d’Alsace et des Vosges a envahi les rues de Belfort, le tout ponctué d’arrêts fréquents devant les centres de contrôle technique de la Cité du Lion, pour se terminer devant la préfecture.

Manifestation FFMC {JPEG}

Des motifs de mécontentement, les motards en ont à la pelle. À commencer par ce projet de contrôle technique qui les font grogner. « Tout ça pour faire de l’argent », était le commentaire le plus entendu dans les rangs des manifestants. « On veut notre peau et le gouvernement veut-il nous interdire toute possibilité de déplacement, hormis le passage au vélo électrique ou l’achat d’une paire de chaussures de marche ? »

La surenchère de la répression routière n’est plus acceptable.

« Il s’agit maintenant que les autorités, locales comme nationales, prennent conscience de la colère des motards. Sinon, la mobilisation enflera » indique Jean-Luc Holveck, coordinateur-adjoint de la FFMC 90.

Merci à Pierre Hory et Christophe Tilmant

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