Le ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a évoqué, hier jeudi sur BFM TV, un alignement « progressif » mais « incontournable » de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence ordinaire. Précisant que « ce n’est pas encore décidé », Mme Batho a expliqué que ce qui motivait cette éventualité était surtout « un problème de santé publique ».

« Les vieux diesels 30 fois plus polluants »
« Il y a aujourd’hui 40.000 décès prématurés chaque année liés à la pollution de l’atmosphère et une des raisons de la pollution de l’atmosphère dans les grandes villes notamment, c’est le problème du diesel et notamment des vieux véhicules au diesel, par exemple les véhicules d’avant 1997, d’avant 2000 qui polluent 30 fois plus qu’un véhicule récent », affirmait le ministre.

Entre 3 et 4 milliards d’euros par an
Quand on lui faisait remarquer que l’ajustement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence était susceptible de rapporter 3 à 4 milliards d’euros par an, Delphine Batho répondait que « ce n’est pas un sujet de recettes fiscales ».

Pourtant, ces quelques milliards pourraient être bienvenus à l’heure où la Commission européenne (CE), plutôt qu’une amende, vient de donner un délais supplémentaire à la France pour améliorer sa croissance. Cette dernière ne pouvant atteindre cette année les 0,8 % notamment promis par le Président Hollande. On a en effet appris aujourd’hui que la CE estimait que la croissance hexagonale, pour 2013, ne dépasserait pas 0,1 %. « Le trou sera de 15 milliards d’euros », expliquait un économiste sur l’antenne de BFM TV.

Des raffineurs satisfaits, la balance commerciale bénéficiaire
Bien sûr, le calcul n’est pas aussi simple que de retrancher, des 15 milliards précités, le montant des recettes potentielles sur le diesel. Ne serait-ce que parce que la fiscalité du gasoil ne sera pas alignée dans l’immédiat sur celle de l’essence : « On ne peut l’aborder que de façon progressive », précisait Delphine Batho.

La grande majorité des automobilistes français – beaucoup de motards parmi eux ! – roulent au diesel ; ils risquent de déchanter. Il n’en va pas de même pour les raffineurs : comme nous le rappelions il y a quelques jours, ceux-ci demandent depuis des années que la fiscalité avantageuse du diesel soit alignée sur celle de l’essence.
Et le ministre de souligner que « (…) le paradoxe, c’est qu’on importe du diesel (pour satisfaire la consommation française, Ndlr) et qu’on exporte de l’essence, donc ce sera aussi quelque chose de positif pour la balance commerciale. » Ce qui n’impacte pas les recettes fiscales ?

(Sources : BFM TV/Le Parisien)

Publicité