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Pourtant, la mairie de Paris nous a promis d’expérimenter l’autorisation de remonter les files. Cela se pratique légalement en Belgique et en Hollande, pourquoi pas en France ?" Cette expérimentation à Paris sera suivie de près par la préfecture de Police de Paris, et par la Sécurité Routière au ministère des Transports.

Car, pour rendre légal une telle pratique, il faudrait modifier le code de la route, ce qui ne peut être fait qu’au niveau de l’Etat. Une commission "Remontée de files" a d’ailleurs été créée voici plusieurs mois au ministère des Transports. Mais les réunions sont très, très espacées, et l’on ne prévoit pas de prendre de décision avant l’année prochaine. Pendant ce temps les motards prennent des risques chaque jour...

Dans les faits, la remontée de files est acceptée par les automobilistes, qui s’écartent pour laisser passer les motards entre les deux voies de gauche. Mais en cas d’accident, c’est généralement le motard qui est déclaré en tort, puisque la pratique est illégale. Et de temps en temps, les policiers verbalisent... "Nous souhaitons donner un cadre légal à cette pratique pour qu’elle puisse être intégrée à la formation des motards comme des automobilistes, » souligne Cédric. « Ainsi, les voitures intégreraient le passage des motos dans leur environnement routier et les motards, de leur côté, apprendraient à rouler prudemment entre les 4 roues".

Les Motards en Colère souhaitaient par cette levée de barrières de péage sensibiliser les automobilistes à leur cause. Ils ont distribué 4 000 tracts expliquant leur courroux. "Tous les jours nous allons au travail sur ma Yamaha XJR 1300", explique Michel, venu manifester avec Eliane. "Nous habitons la Seine-Saint-Denis et j’emprunte l’A1 puis le périphérique embouteillés. Si je ne roulais pas entre les files, je mettrais trois heures alors que là, j’y suis en 25 minutes. Je ne prendrais pas la moto ! Nous demandons donc plus de tolérance, et pas de verbalisation intempestive. A condition, bien sûr, de jouer le jeu des deux côtés : les automobilistes nous laissent passer, et nous on roule doucement. Moi, entre les véhicules à l’arrêt, je ne dépasse jamais les 50 km/h".

Michel, qui est venu manifester avec son fils de 9 ans, Thibault, est du même avis : "De Brie-Comte-Robert à Levallois-Perret, il y a de la file à remonter croyez-moi ! Je roule prudemment entre les voitures, et surtout il ne faut pas que les motos se doublent entre elles. En majorité les conducteurs jouent le jeu, même si au retour des vacances, j’ai l’impression que certains ont perdu les bonnes habitudes... Il faut vraiment que cette pratique soit officialisée pour que tout le monde l’intègre à sa conduite".

Dans sa cabine de péage, Myriam observe les voitures qui passent sans payer d’un air absent. "Ah, j’aime bien les motos ! Mais en ce moment j’ai une autre préoccupation : la société qui nous emploie (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) va être privatisée. Au péage, on est presque tous en contrat à durée déterminée et il est question qu’une fois vendue, ils ne garderont que ceux qui sont en contrat à durée indéterminée".

Augmentation de la précarité, sécurité des motards... C’est la rentrée !

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