Avis partagés

Sur l’éthylotest, les avis étaient partagés au sein même du CNSR. Comme nous l’indiquions le matin du 13 février, les experts membres de la commission « alcool, stupéfiants, vitesse », avaient émis une recommandation en faveur de l’obligation pour chaque conducteur d’en posséder un dans son véhicule.

Grande cause nationale

L’ensemble des spécialistes de la sécurité routière, réunis en assemblée plénière, n’a finalement pas suivi ce premier avis. Le CNSR recommande donc au ministre de favoriser l’acquisition d’éthylotests par les conducteurs, mais que leur absence en cas de contrôle routier ne soit pas verbalisée d’une amende de 11 euros. Il recommande également de décréter les problèmes liés à la surconsommation d’alcool grande cause nationale en 2014, et d’augmenter la prévention face aux comportements dangereux en la matière.

Norme NF

Plus technique, le CNSR demande à l’État de revoir la norme NF sur les éthylotests. « Actuellement, il y a trop de disparités dans les produits proposés à la vente pour que l’on rende leur acquisition obligatoire », a précisé Armand Jung.

Désaveu

Le président du CNSR a ensuite désavoué le précédent gouvernement. En 2011, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait d’abord décidé de supprimer la signalisation des radars automatiques fixes, avant de se rétracter face à une fronde des députés, et d’imposer l’indication des boîtiers flasheurs par des radars pédagogiques, au coût onéreux. « Nous proposons au gouvernement de revenir à un simple panneau indicateur avant chaque radar fixe », a indiqué Armand Jung.

Réduction des coûts

Le coût des radars pédagogiques s’avère en inadéquation avec la situation économique actuelle : 6.500 euros pour l’installation d’un panneau à message électronique variable, auquel il faut ajouter un entretien annuel de 1.200 euros. Un simple panneau indicateur coûte 3.500 euros. Les radars fixes installés en 2013 seront ainsi indiqués, tandis que les radars pédagogiques existant seront progressivement remplacés.

Orientation pédagogie

« Nous préférons convaincre plutôt que réprimer », a conclu le président du CNSR, Armand Jung. « Nous recommandons de privilégier les actions pédagogiques au détriment de la répression. » Une réorientation qui convient à certains acteurs de la sécurité routière, comme la Fédération française des motards en colère : « La sécurité routière semble entrer dans une nouvelle ère, durant laquelle l’usager n’est plus considéré comme irresponsable », se félicite France Wolf, membre du bureau nationale de la FFMC. « Cette première réunion plénière du CNSR nous a semblé très positive, nous sentons volonté d’en appeler à l’intelligence des usagers. »

Mécontents

Cette réorientation n’est, en revanche, pas du goût de la Ligue contre la violence routière. Chantal Perrichon, sa présidente, déplore la reformation du CNSR, indiquait à la fin de la réunion : « Cessons de nous faire perdre notre temps avec des réunions et des propositions qui ne servent à rien ! Nous sommes revenus à une situation antérieure... » Manifestement, on assiste à une redistribution des cartes dans le jeu de la sécurité routière. Reste à savoir si le gouvernement suivra les recommandations du CNSR. On devrait entendre le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, sous peu. Un comité interministériel de sécurité routière est prévu au printemps.

Publicité
Infos en plus