Comme nous vous l’annoncions le mois dernier, les radars autonomes sont désormais capables de contrôler la vitesse en virage. Forts de cette nouvelle compétence, ces 248 radars (improprement appelés « de chantier ») ciblent tout particulièrement les motards car « pour les motos, le virage constitue toujours un moment dangereux » a indiqué le délégué interministériel à la Sécurité routière Emmanuel Barbe qui nous avait accordé un long entretien. L’homme en sait quelque chose. Titulaire du permis moto, M Barbe répète à l’envi que c’est parce qu’il aime les motards qu’il se préoccupe de leur sécurité.

Bol d’or, la poule aux oeufs d’or
C’est cet amour des motards qui a sans doute incité M Barbe a déployer ces premiers radars de virage aux abords du circuit du Castellet le week-end du Bol d’or. La Sécurité routière a toutefois omis un détail. A la vue d’un radar, beaucoup d’usagers ont le réflexe de freiner fort de crainte de perdre points et euros. Et qui dit freinage appuyé en virage dit risque de perte d’adhérence ou de sortie de route.

Radar piège
La Sécurité routière - dont le but ultime est, rappelons-le, de nous protéger – se trouvait face à un dilemme. Dédiés à notre sécurité en virage, ces nouveaux radars nous faisaient aussi courir le risque de chuter. Si par malheur, l’équation comprenait également une glissière de sécurité non doublée, le risque était grand de voir la sinistralité augmenter à cause d’un outil mis en place pour la faire reculer.

"Nous ne mettons pas le radar dans un virage. Nous le mettons pour contrôler la vitesse dans le virage, mais à l’entrée ou à la sortie du virage", a donc corrigé Emmanuel Barbe sur RMC. Sans omettre de rappeler que les radars en question seraient toujours annoncés par un panneau.

Erreur de positionnement
Pour la petite histoire, la polémique est née du radar effectivement positionné en plein virage – et non à en entrée ou à sa sortie – le week-end du Bol d’or. Cette erreur de positionnement serait due à l’entreprise mandatée pour installer ledit radar. Elle n’aurait pas bien compris les instructions. "Un des deux radars n’a pas été posé convenablement. Nous avons refait des précisions pour que les instructions soient beaucoup plus claires. Il n’y aura plus de radar au milieu du virage, la chose a été corrigée" a rajouté M Barbe.

Les radars de virage ne seront donc plus en plein virage. Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise c’est que les personnes flashées par ce radar mal positionné ne verront pas leur contravention annulée. Comme l’adhérence de nos pneus, la magnanimité de la Sécurité routière connaît elle aussi des limites.

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