Un poids lourd, des mannequins, des voitures, des motos... Par le choix du matériel amené, les intervenants souhaitaient aller au-delà d’un aspect purement théorique de la prévention.

Des motards au service de la prévention
Ciel bas, pluie fine et incessante. Un temps à ne pas mettre un motard dehors. Pourtant ils y sont, devant le collège de Nègrepelisse, en Tarn-et-Garonne. Alain, formateur sécurité routière ; Michel, Monsieur Moto du Conseil général ; Pierre, Monsieur Moto DDE ; Mireille, monitrice d’auto-école ; Lionel, Gyslain, Ramon, de la Prévention Routière.

Presque tous sont motards et se mouillent le cuir pour offrir une formation grandeur nature sur la sécurité en deux-roues, auprès de collégiens. À l’initiative de la communauté de communes de Terrasses en vallée de l’Aveyron, ce sont 125 élèves qui auront été formés au cours de la journée.

Un premier groupe, avec les conseils et l’expérience de Pierre, s’initie au pilotage sur simulateur moto, où le maître mot est « anticipation ». Un autre écoute attentivement les conseils de Michel concernant les équipements obligatoires ou nécessaires.

Les élèves réunis au collège de Nègrepelisse se sont divisés en trois groupes alternatifs de travail. Ici, l’atelier simulation de conduite d’un deux-roues.

Théorie et pratique
Pendant ce temps, un troisième groupe reçoit une formation théorique sur les angles morts des poids lourds. « Ce sujet est devenu l’une des préoccupations européennes (voir motomag.com du 26/10/06)). Les angles morts des voitures et des poids lourds sont un danger permanent, mal évalué par les utilisateurs de deux-roues. Ce sujet est trop souvent survolé ou abordé sous une forme théorique, par manque de matériel et de place », précise Alain, formateur à la conduite de poids lourds.

Mais aujourd’hui le matériel est là. Impressionnant. Camion semi-remorque, voitures, motos, mannequins encombrent le parking du collège. On ne voit que cela. Quand les élèves défilent au volant du camion, ils sont étonnés. Ils ne voient plus rien : ni devant, ni sur les côtés, ni derrière. Tout a disparu. Démonstration significative quant aux dangers réels que constituent les angles morts.

Se succédant au volant du poids lourd, les élèves ont pris la mesure, souvent avec étonnement, des angles que possède ce type de véhicules.

Prise de conscience
La majorité des jeunes, en descendant du semi-remorque, a la certitude d’avoir appris quelque chose qui va changer leur comportement pour éviter l’accident.

Mickaël, 17 ans, s’étonne : « On est assis très haut dans la cabine. Les surfaces invisibles par le chauffeur sont beaucoup plus importantes que je ne l’avais imaginé. » Rochana, 15 ans, s’inquiète : « J’en ai froid dans le dos quand je pense que je me suis mise en danger en restant dans ces zones avec mon scooter ! »

On l’aura compris, sensibiliser les jeunes, par des formations d’envergure et des démonstrations brillantes et éloquentes, ne peut que porter ses fruits. Malgré leur âge, leur réceptivité est surprenante dans l ‘ensemble et les résultats encourageants.

Jean-Michel Maume - Correspondant 82

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