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Feux de jour : Résultat des comptages Résultats par type de route Résultat géographique (nord/sud)

La raison ? Le gouvernement a commandé le comptage à un organisme spécialisé, mais a précisé en février que ses résultats étaient approximatifs. La FFMC, elle, a puisé dans ses forces vives : les bénévoles de ses 70 antennes départementales sont allés sur le bord des routes, par temps clair, et ont compté les voitures qui roulaient phares allumés par rapport à la circulation totale. Environ 137 000 automobiles ont ainsi été concernées par le recensement.

Afin d’officialiser ce comptage, la Fédé a fait appel à des cabinets d’huissiers assermentés, qui ont procédé au décompte de la proportion de phares allumés sur plus de 13 500 automobiles, soit environ 10 % du comptage total, ce qui en fait un échantillon représentatif incontestable.

Le gouvernement attend...

Le résultat est donc sans appel : la grande majorité des automobilistes estiment qu’ils n’ont pas besoin d’allumer leurs phares pour bien voir dans la journée. Mais aussi que cette mesure, si elle devenait obligatoire, nuirait aux usagers de la route les plus vulnérables (motards et cyclistes). Autre preuve de ce désaccord entre le public et le gouvernement, 150 000 personnes ont signé la pétition anti-feux de jour de la FFMC.

Lors du lancement de l’opération, Gilles de Robien avait dit qu’à la fin mars 2005, la décision de rendre obligatoire l’allumage des phares serait prise en fonction de sa répercussion sur l’accidentologie routière. Pour ne pas perdre la face et ne pas officialiser une mesure impopulaire supplémentaire, mais sans avouer son échec, il a annoncé la semaine dernière que l’on entrait en période d’analyse de cette période de test.

Une analyse poussée à l’extrême, puisqu’elle se prolongera jusqu’au... 23 septembre 2005 ! Les statisticiens de l’Observatoire de la Sécurité Routière doivent avoir un fort déficit de RTT pour mettre autant de temps à faire les analyses...

La FFMC fait des propositions.

« On nous reproche d’être toujours en colère », soulignait d’un clin d’œil Nadia Lévêque, membre du bureau national de la FFMC, lors de la présentation du comptage. « Mais nous faisons régulièrement des propositions aux gouvernements successifs pour améliorer la sécurité des motards sur la route. »

Seulement, lesdits gouvernements écoutent rarement les motards, qui ne représentent qu’un faible pourcentage des usagers. « Pour que chacun soit mieux vu, nous formulons ainsi 4 propositions », développait Nadia. « Un : généraliser les systèmes d’allumage automatiques des phares en fonction de la baisse de luminosité, qui ne sont encore pas assez disponibles, notamment sur les voitures bas de gamme. Deux : améliorer la formation des conducteurs. Trois : contrôler et améliorer la vue des usagers. Quatre : rendre obligatoire l’allumage des feux de croisement sur les deux-roues de moins de 125 cm3. »

Des idées simples, qui permettraient de gagner en dépense de carburant, d’ampoules de phares et d’air sain à respirer (l’allumage obligatoire propulserait 1,3 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an dans l’atmosphère !).

Le gouvernement cèdera-t-il aux pressions des constructeurs automobiles pour se faire dicter sa politique de sécurité routière ? Réponse en septembre. En attendant, à défaut d’être vus, les motards continuent de se mobiliser pour se faire entendre : les 9 et 10 avril, ils manifesteront dans toute la France.

dossier feux de jour

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