La star
Mais voilà, début janvier 2011, ils s’aperçoivent avec stupeur que, sur le site www.conduire-un-deux-roues.gouv.fr (orchestré par la DSCR), le référent formateur moto (baptisé « expert ») qui apparaît en vidéo n’est pas l’un d’eux, mais Philippe Monneret. Un pilote reconverti dans la moto-école qui n’a, aux dires de plusieurs témoins, pris part à aucune réunion de la concertation. Monneret dispose d’une image, d’une aura, après avoir commenté les GP sur Eurosport, et présenté des vedettes en goguette sur deux-roues, dans l’émission Auto-Moto de TF1.
Un p’tit coup de pub
Ce qui irrite, c’est que l’éducateur arbore une chasuble rétro réfléchissante à l’effigie de son partenaire, l’assureur Axa. La pub à peine déguisée, pour la moto-école comme pour l’assureur, fait bondir les professionnels. Cette mascarade est diffusée sur un site Internet financé par les deniers publics, tout de même !
Cachez cette vidéo…
Le collège des pros du Conseil supérieur de l’éducation routière (CSER) a réagi en envoyant, le 18 janvier, un direct du gauche sous la forme d’un courrier électronique à la Sécurité routière. Il demande le retrait pur et simple de la vidéo sur le site en question.
Nommez un autre expert
Le CSER demande par ailleurs que Philippe Monneret ne soit plus désigné comme expert en formation. « Sur le site de son entreprise, il met en évidence ses propositions commerciales quant à la formation de 7h désormais obligatoire. Or, les 2h de théorie ne sont pas proposées », explique la missive-missile. « 1h dans l’un des "forfaits" et 30 minutes dans l’autre ! L’expert de la DSCR n’appliquerait-il pas les textes en vigueur ? »
Non à la formation low-cost
Les formateurs reprochent également à Monneret de vouloir créer une moto-école « low-cost ». « Mettre en place des formations moto au rabais… Les professionnels du CSER savent bien ce que cela signifie en termes de qualité d’enseignement, de pérennité des acquis et d’impact sur l’accidentalité ! »
Bon sens
Loin de nous l’idée de faire un procès d’intention à une personnalité incontournable de la moto. On comprend toutefois l’ire des formateurs. D’un côté, la DSCR leur demande de plancher sur les fondements des permis deux-roues en France et de l’autre, elle met en avant un professionnel qui, d’après eux, n’applique pas ces fondements.
Par ailleurs, il est maladroit de laisser s’inscrire, sur un site public, le logo d’une entreprise privée. Cela a comme un goût de publicité subliminale. Même si l’image est diffusée à l’envers. Dans tous les sens, AXA se lit…