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« La formation pratique sera dispensée dans une école de conduite agréée ou une association agréée, par un enseignant qualifié pour la conduite des deux-roues motorisés », précise la Sécurité routière. Cette formation n’est pas sanctionnée par un examen ; une simple attestation de suivi sera délivrée par l’école de conduite. Le candidat se rendra ensuite à la préfecture pour faire inscrire, sur son permis, l’autorisation de conduire un 125.

Les 125 cm3 ont la cote en ville, essentiellement auprès des automobilistes las des affres de la circulation en quatre-roues. Les détenteurs du permis B depuis le 1/01/07 devront désormais passer par la moto-école pour une mini formation.

Une mesure imposée par la conjoncture
L’engouement des automobilistes pour le 125 est grandissant, essentiellement en agglomération. Le parc de deux-roues motorisés (2RM) est donc en pleine explosion. Ce qui influe mathématiquement sur l’accidentologie. La Sécurité routière explique que, « en raison de l’absence de formation spécifique, ces conducteurs (non titulaires d’un permis moto, NDLR) sont plus exposés au risque d’accident de la route pendant leurs premiers temps de conduite ». Le 6 juillet 2006, le CISR (Comité interministériel de sécurité routière) a donc « décidé de rendre obligatoire une formation d’une durée minimale de trois heures ».

« Une démarche volontaire et incitative, notamment par le biais des assurances, eut été préférable à l’obligation », estime-t-on à la Fédération française des motards en colère (FFMC). Parallèlement, l’association de motards regrette l’aspect minimaliste de la mesure. Gageons que, même s’ils peuvent en effectuer davantage, la plupart des candidats se limiteront aux trois heures de formation imposées. Un tarif abordable, pour une formation de qualité, pourrait les pousser à opter pour un stage d’une durée plus adaptée pour apprendre à manier un 2RM.

L’AMDM précise que la catégorie des "motomobilistes" n’est pas plus sujette aux accidents que les autres usagers de 2RM. La FFMC, quant à elle, aurait préféré « une démarche volontaire et incitative ». Ce qui ne l’empêche pas de saluer une mesure en faveur de la prévention et de la formation.

Le mouvement FFMC, un pionnier de la prévention
Du côté de l’AFDM (Association de formation des motards), les automobilistes se voient proposer, depuis le retour de l’équivalence permis B/Al, de se former à la conduite d’un 2RM. Cette « prise en mains », d’une durée de 10 heures, est dispensée par le réseau des auto-écoles agréées AFDM.

Bruno Vérité, coordinateur de l’AFDM, reste réservé quant à la durée de la formation imposée : « Déjà, avec notre formule, on estime que l’automobiliste est à peine autonome, explique-t-il. Avec aussi peu d’heures, il y a un risque de voir des usagers ne pas être conscients des risques, et croire qu’ils savent conduire. » De plus, le contenu de la formation n’est pas défini et devrait rester à l’appréciation des moto-écoles. Le meilleur comme le pire peuvent donc être attendus.

L’Assurance mutuelle des motards (AMDM), elle, est relativement confiante. Elle se veut surtout rassurante quant à l’accidentologie des usagers de la route ici concernés. Elle précise que « l’accidentologie des "moto mobilistes" en 125cc reste modérée. Statistiquement, cette catégorie n’est pas plus accidentogène que les autres usagers de deux-roues à moteur ».

En un quart de siècle d’existence, le mouvement FFMC n’a cessé de proposer des solutions pragmatiques aux gouvernements qui se sont succédé. Ceux-ci ont quasiment toujours préféré « l’outil répressif, nettement plus lucratif », plutôt que de pallier le déficit de formation à la conduite. Aujourd’hui, malgré les réserves qu’elle émet, la FFMC ne peut que se féliciter de l’avancée en matière de prévention incarnée par la formation désormais imposée.

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