Nouvelle formule
1978 marque encore un tournant dans la longue et fabuleuse histoire du Bol d’Or, puisque c’est sur le circuit du Castelet que la 42e édition va se courir. Si les vainqueurs sont toujours le duo Léon-Chemarin sur Honda 1000 RCB, Honda réalise le doublé avec la 2e place de Jacques Luc - Hubert Rigal. À noter la participation d’une moto très spéciale, la Benelli 6-cylindres, qui a été engagée en endurance par... Motobécane.
Cette année verra également l’engagement officiel par Yamaha d’une deux-temps. En effet, Jean-Claude Olivier aligne au départ une 750 OW31, pilotée par Christian Sarron et Patrick Pons. Cette machine hyper rapide mènera la vie dure aux Honda officielles avant d’abandonner au bout de 17 heures de course alors qu’elle était en tête.
Une nouvelle formule, le Bol d’Argent, voit également le jour. Il s’agit d’une course de 6 heures réservée au machines de séries. Les premiers vainqueurs sont Charles-Bernard Adréani et André Arimondo (Honda).

Deux « gamins » en course
1979 : on prend les mêmes et on recommence. Léon et Chemarin gagnent sur Honda 1000 RCB, mais Yamaha frôle à nouveau l’exploit en terminant 2e avec leur OW31, pilotée par Patrick Pons et Sado Asami. C’est une Moto Guzzi qui remporte le Bol d’Argent, celle de Jean-Lou Colin et Guy Meynet.

1980 est l’année Suzuki, puisque Franck Gross et Pierre-Étienne Samin gagnent le Bol. Pourtant, c’est la Honda officielle pilotée par Moineau-Fontan qui mène la course, mais une chute de Moineau à Sainte-Baume les prive de la victoire. Deux jeunes loups, Jean-Claude Jaubert et Dominique Sarron (900 Honda) remportent le Bol d’Argent sur leur Honda 900... Petit clin d’oeil amical à mon ami Michel Bobeau qui remporte la manche de la Coupe Kawa.
1981. Après avoir remporté le Bol d’Argent l’année précédente, les deux « gamins », Dominique Sarron et Jean-Claude Jaubert, remportent le Bol d’Or sur leur Honda officielle. Dominique signe là sa première grande victoire au Bol (il gagnera 7 fois cette course).

Règle de trois
1982 marque la première victoire de Kawasaki depuis 1975. Cette année-là, les relais sont assurés par 3 pilotes. Et ce sont Lafond-Igoa-Guilleux qui donnent cette première place à la moto verte.
En 1983, c’est à nouveau Honda (RS 930) qui l’emporte, avec au guidon trois « furieux » issus des Grands Prix : Raymond Roche, Dominique Sarron et Guy Bertin.
1984. C’est le retour de Suzuki avec Jean-Pierre Oudin et Patrick De Radigues qui profitent de l’hécatombe chez les rouges. Bertin, après une chute sévère, ruine ses chances de victoire, et l’autre Honda de Roche casse sa boîte de vitesses.
À noter que Patrick de Radigues est le frère du pilote de Grand Prix, Didier. Après la moto, Patrick s’est consacré avec brio à son autre passion, la voile.
En 1985, Honda renoue avec la victoire avec la nouvelle RVF pilotée par Gérard Coudray, Patrick Igoa et Alex Vieira. Cette machine va d’ailleurs truster les victoires au Bol jusqu’en 1990. Dans cette suite de victoires, notons celle de 1987, qui a vu se battre, jusqu’à 10 heures du matin, la Honda de Dominique Sarron, Jean-Michel Mattioli et Jean-Louis Battistini, et la Yamaha officielle de Christian Sarron, Patrick Igoa et Jean-Philippe Ruggia. Suite à une chute d’Igoa, la Honda a pu faire le break.

Le Bol d’Or en deuil
La course de 1988 voit la victoire de la Honda de Christophe Bouheben, Dominique Sarron, Alex Vieira... la course étant neutralisée au bout de 14 heures à cause des intempéries qui ont littéralement « noyé » le Ricard !
L’autre victoire « symbolique » pour Honda est celle de 1990, car c’est la dernière de Jean-Louis Guillou, ex-patron du service course de Honda France, qui voit une Honda 100% usine l’emporter pour la dernière fois, avec à son guidon Alex Viera, Jean-Michel Mattioli et Stéphane Mertens.
Malheureusement la course est endeuillée. Une collision vers 21h30 dans la ligne droite du Mistral provoque la mort du Français Jean-Michel Besozzi et de l’Allemand Horst Lotz.
1991 est l’année de la prise de fonction de Christian Bourgeois chez Kawasaki, et les pilotes « verts » vont lui faire un beau cadeau de bienvenue en emmenant leur Kawasaki N°4 à la victoire. Au guidon, deux transfuges de chez Honda, Vieira et Battistini, associés au pilote canadien Miguel Duhamel. Mais comme en 1990, cette course fut endeuillée par le décès de Maurice Perichet, un commissaire de piste, qui a été mortellement blessé dans la nuit lors d’une collision avec un pilote.

Yamaha sur le podium
1992. Kawasaki double la mise en remportant ce Bol avec un équipage 100% anglais : Rymer, Hislop et le pilote de Superbike Fogarty qui, deux ans plus tard, allait devenir champion du monde de Superbike.
L’année 1993 me touche plus particulièrement, puisque que c’est l’année de la victoire de Bruno Bonhuil, qui était associé à Dominique Sarron et Jean-Marc Delétang. Ils gagnent ce Bol sur une Suzuki officielle. À noter que si Hervé Moineau n’a jamais gagné le Bol, il était souvent le meilleur, ce qu’il démontre encore cette année-là en réalisant, sur l’autre Suzuki officielle, la pole pour la première fois sous la barre des deux minutes.
En 1994, Yamaha remporte enfin le Bol d’Or. Victoire symbolique puisque c’est la dernière de Dominique Sarron, qui gagne en compagnie de son frère Christian et du rapide Japonais Nagaï. Ce dernier décédera en course l’année suivante. Le dimanche 18 septembre, jour de l’arrivée du Bol d’Or, Christian Villaseca, « M. Japauto », décède Il avait remporté le Bol d’Or en tant que chef d’écurie en 1969 avec Honda, et en 1972 et 1973 avec ses Japauto.
1995 marque le retour de Kawasaki, qui l’emporte avec d’Orgeix, Rymer et Battistini. Christian Sarron demanda que le nom du Japonais Nagaï, récemment disparu, fut inscrit sur le carénage de la Yamaha officielle. Lors de ce Bol 1995, en fin de course, tous les regards étaient tournés vers la bourre mémorable que se sont tirées la N° 94 du GMT et la N° 35 de Motoshop pour le gain de la 3e place.

L’adieu au Castellet
1996. Honda renoue avec la victoire avec Viera, Costes et Lavieille. Cette année-là, Hervé Moineau reçoit un superbe cadeau de son boss, Dominique Meilland. En effet, celui-ci lui offre la moto et une réplique du casque avec lesquels il fut champion du monde en 1983, année durant laquelle il remporta également les 8 heures de Suzuka. Lors des courses annexes, Stéphane Duterne remporte la Coupe Cagiva Mito, et un certain Sébastien Charpentier gagne la manche de CB 500 Cup.
En 1997, Kawasaki impose sa ZX-7R avec au guidon d’Orgeix, de Morisson et de Rymer. Ils battent par la même occasion le record de distance parcourue avec 692 tours à une moyenne de 168 km/h.
1998 voit la victoire de Terry Rymer, Brian Morrisson et Peter Goddard sur Suzuki.
1999. Pour la dernière course de moto sur le circuit du Castellet, c’est encore une Suzuki du SERT qui monte sur la plus haute marche du podium, avec comme pilote Christian Lavieille, Jehan d’Orgeix, Terry Rymer...
Le 12 septembre 1999, une page se tourne, c’est le cœur gros que les motards quittent le circuit du Castellet, car il n’y aura plus de course moto sur ce circuit magique. Fini la ligne droite du Mistral et le virage de Signe, fini le double droit du Beausset, fini l’ambiance si particulière qui régnait sur ce circuit fantastique. L’ogre de la F1, Bernie Eclestone a mangé tout cru nos rêves et nos souvenirs en rachetant le circuit Paul-Ricard pour en faire un centre d’essai pour la Formule 1 ...

Publicité

Commentaire (0)

Infos en plus