Bien plus encore que les motos de forte cylindrée, ce véhicule a été le fer de lance de Honda qui rêvait et a réussi, en relativement peu de temps, à devenir le plus grand constructeur international de motos de tous les temps. Outre la production actuelle de Super Cub 50, toujours très proche du modèle initial, de nombreuses productions sous licence et dérivés fabriquées par d’autres marques viennent encore s’ajouter. Honda lui-même a extrapolé de cet engin utilitaire et de son moteur de nombreuses machines, dont l’actuel 125 Innova doté de l’injection électronique.

Le SuperCub en France

Bien que comptant parmi les toutes premières Honda importées, les 50 et 70 Super Cub n’ont connu en France qu’une diffusion très confidentielle. Son dérivé le plus remarquable, le C70 Dax a lui recueilli un franc succès de notoriété.
Rappelons que selon la législation française, le 50 Super Cub, non bridé, pouvait atteindre 70 km/h, était dépourvu de pédales et appartenait de ce fait à la catégorie administrative des « vélomoteurs ». Nécessitant un permis spécifique (la licence) ou le permis voiture, après la Seconde Guerre mondiale, les vélomoteurs de moins de 100 cm3 n’ont plus eu beaucoup d’adeptes.

Face aux très simples et peu onéreuses Mobylettes de Motobécane et BB de Peugeot, cyclomoteurs sans permis, les Super Cub Honda, plus familièrement appelés ici les C, ont surtout été appréciés dans leurs version 70 cm3 par des coursiers parisiens.
Dotés d’une boîte de vitesses commandée au pied et d’un embrayage automatique centrifuge, les C sont des véhicules légers et très vifs, assez puissants, mais très économes grâce à leur moteur 4-temps. Parfaitement adaptés à la circulation urbaine, mais aussi très capables d’affronter les périples les plus longs.

Le Super Cub autour du monde

En Angleterre, ce Super Cub de bon sens fut mieux accueilli que chez nous. Nombre de grands rouleurs se souviennent peut-être d’avoir rencontré, bien loin de la City ou de Liverpool, des familles entières « so british », chaque membre en âge conduisant son Cub pour un grand périple continental.
Cependant, en Occident c’est surtout aux USA, où il ne comptait pas de concurrence locale ni de protectionnisme sérieux, qu’il s’est le plus vendu. Mais fi des pays riches où déjà producteurs de deux-roues motorisés, c’est bel et bien dans tous les pays en voie de développement que cet increvable machine a acquis ses lettres de noblesse.
Dans tout l’Est et le Sud-Est Asiatique, la circulation des villes grouille littéralement de Cubs et des dérivés locaux, autant et sinon plus que de voitures ici en ville aux heures de pointe. Véritable mulet, il transporte aussi bien des cochons - parfois plusieurs - que des tuyaux, et toutes sortes de marchandises sanglées en des chargements impressionnants. Il n’y est pas rare de le voir véhiculer plusieurs adultes ou des parents et leur progéniture.
Thème cher à Honda, il est bel et bien la « Motomobile ». En Malaisie où les jeunes l’ont baptisé le « Kris », il est même utilisé pour des courses de motos. S’il est fabriqué sous licence dans de nombreux pays dont la Chine, les 3 autres grands japonais l’ont tous plus ou moins servilement copié, quitte à l’équiper d’une motorisation 2-temps le plus souvent.
Aujourd’hui tant Kawasaki que Suzuki commercialisent des Cub 4-temps très proches de l’original ou du Honda 125 Innova. Le 125 Address de Suzuki est même, à l’instar de diverses copies chinoises, disponible en France.

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