Essai

Autant les prestations de la KTM 350 Freeride essayée précédemment nous avaient séduits dans les chemins, autant elles nous avaient déçus sur la route. Plus polyvalente, la Honda CRF 250 L nous redonne le sourire.

Bien finie avec ses carénages convenablement ajustés et son bras oscillant alu de bonne facture, elle porte beau avec un look de « grosse » enduro qui ne nuit en rien à son accessibilité. Avec elle, pas besoin d’avoir des mensurations de basketteur pour se sentir à l’aise, les pieds d’un pilote d’1,70 m étant bien à plat sur le sol, ni un physique d’haltérophile : ce sont 144 kg (de plume !) et tous pleins faits que l’on a entre les jambes.

Comme à la maison
Côté moteur, la firme a remis le bloc de la CBR 250 sur l’établi afin de retravailler les bas et moyens régimes. Si la puissance est légèrement en baisse (23 ch, soit l’équivalent de la 350 Freeride), son couple fait un léger bon en avant, ce qui aide dans les parcours tortueux. Cerise sur le gâteau, ce mono possède un balancier d’équilibrage qui gomme les vibrations.

Certes, les plus pointilleux pinailleront sur l’absence de réglages des suspensions et sur le sélecteur de vitesses non repliable en cas de chute, mais on se réjouit de la présence d’un bâti de cadre vissé, bien pratique en cas de grosse gamelle. Bien assis, profitant d’un guidon à bonne distance et de cocottes de grosse cylindrée, on est comme à la maison une fois à bord ; comme souvent chez Honda.

Souplesse
Une prompte impulsion sur le démarreur électrique (pas de kick) suffit à lancer le berlingot, un moteur à la sonorité feutré qui fera le bonheur de voisins allergiques aux 2-roues. Une fois lancée, la 250 CRF ne craint aucun type de parcours. Elle peut sans souci emprunter l’autoroute, son monocylindre lui permettant une vitesse de pointe en phase avec les limitations actuelles. Face à la concurrente Kawasaki KLX 250, la Honda passe même pour une fusée, les 23 chevaux étant réellement présents.
Et l’on apprécie pleinement l’absence totale de vibration (défaut de nombreux monos) et une souplesse autorisant des relances sur le dernier rapport dès 60 km/h. Pour clôturer joyeusement le tableau, les modestes 7,7 litres du réservoir autorisent des étapes de 200 km et plus, cette 250 ayant un appétit d’oiseau.

En route
Sur route, comparée à la Freeride, la CRF est une sportive ! Bien tenue par des suspensions pourtant relativement souples, elle se montre étonnamment précise une fois placée sur la trajectoire en dépit des pneumatiques à larges crampons livrés en série. Au point que l’on adopte un mode sport sans crainte de mouvements de châssis intempestifs. Les bosses d’un parcours « endurisant » révèlent toutefois les limites de ces suspensions (surtout si l’on est bien charpenté), la Honda CRF se mettant alors à se dandiner sévèrement. Le système de freinage, quant à lui, fait honnêtement son office, tant à l’avant qu’à l’arrière, la dureté du levier à l’enfoncement étant à nos yeux son seul défaut.

Verdict
Difficile de faire la moue devant une telle prestation. Peu onéreuse (4 290 euros) du fait d’une production basée en Thaïlande, cette CRF 250 L fait montre de belles qualités, tant sur la route que sur les chemins roulants. C’est dire aussi que dans la jungle urbaine, sa taille de guêpe, son appétit d’oiseau et son poids plume rendront les déplacements non seulement amusants, mais efficaces.

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