« Un système qui va avec le monde moderne »
« Ce n’est qu’un moyen supplémentaire de communication entre le citoyen et la police et non une incitation à la délation », indiquait, jeudi 6 décembre 2007, Pierre Cazenave, procureur de la République de Toulon cité par l’AFP. « Les messages, notamment les photos et les vidéos, ne seront pas exploités en dépit du bon sens mais avec toutes les précautions d’usage, rassurait-il.
Et le procureur de rappeler que « la flagrance d’une infraction dénoncée ne suffit pas à déclencher des poursuites, il faut d’autres éléments, comme le prévoit le Code de procédure pénale. (…) C’est un système d’appel qui va avec le monde moderne (...) la démarche est à l’initiative du citoyen. »
Les nouveaux RG ?
Malgré ces propos qui se voulaient rassurants, le lendemain, l’UNSA police indiquait dans un communiqué son intention de demander au préfet de « mettre un terme à cette expérience qui n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les organisations syndicales ».
« La réalité est qu’il y a en gestation non officielle un projet de créer une brigade de renseignement de voie publique, estime le syndicat. Les Renseignements généraux étant désormais appelés à d’autres fonctions, la sécurité publique se dépêche de créer son propre service de renseignements. »
Vidéosurveillance galopante, contrôle-sanction automatisé (CSA) sur les routes, apparition avec l’affaire de Villiers-le-Bel* de la rétribution officielle des « indics »… « On » nous prépare décidément un monde formidable et certains disposent d’une interprétation assez libre de la notion de citoyenneté.
(source Le Monde)
« (…) Tout élément susceptible d’orienter favorablement les enquêtes en cours pourra faire l’objet d’une rémunération », expliquait le second. Cette somme peut atteindre « plusieurs milliers d’euros », précisait Jean Espitalier, directeur régional de la police judiciaire de Versailles, chargé de l’enquête sur les coups de feu.
Mise à jour (17/12/07)
La délation par Internet en suspension
Dès l’annonce de son expérimentation d’une messagerie électronique pour signaler les délits à la police, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Var a fait face à une levée de boucliers. En tête des opposants, le Syndicat de la magistrature et le syndicat (majoritaire) UNSA-Police, qui déplorait l’absence de concertation.
La DDSP a décidé, le 13 décembre, de suspendre ce que ce dernier notamment qualifiait de « messagerie spécialisée dans la délation ». Notons qu’on parle ici de suspension, pas de suppression. En l’attente de jours, sinon meilleurs, plus propices à l’acceptation de l’idée ?…