Présentation

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Mais c’est Jialing, un autre redoutable géant de l’industrie chinoise, qui s’y colle avec un trail routier monocylindre 4-temps de 600 cm3, à refroidissement liquide, doté de l’injection électronique, comme d’un pot catalytique, pour correspondre à la norme Euro 3. La Jialing 600 Rocane sera présentée lors du Mondial du deux-roues 2005 à Paris, Porte de Versailles, et commercialisée courant 2006. Selon les dirigeants de la SIDAM : « le prix sera comme d’habitude en dessous du marché. »

Il s’agit tout de même d’un événement important dans l’histoire du motocyclisme mondial. Même si la réalisation en question n’est pas une révolution sur le plan technique, la formidable capacité de production de l’industrie moto chinoise, alliée à sa puissance financière, laissent à réfléchir. Depuis sa création en 1979, Jialing a produit plus de 12 millions de véhicules.

Cela augure une formidable bataille avec les autres constructeurs du Sud-Est asiatique.

Pourtant, la stratégie chinoise de pénétration du marché européen de la moto peut paraître folklorique tant elle était livrée à des importateurs peu convaincants. Désormais, apparaissent ici et là des entreprises plus impliquées, car possédant une connaissance pointue du marché et une expérience le plus souvent acquise au service du précédent envahisseur, en clair les constructeurs japonais.
Ceci est le cas de la Sidam, aujourd’hui l’importateur le plus sérieux et le mieux organisé de motos chinoises en France. Reste maintenant aux industriels chinois à bien comprendre la nécessité de soutenir une structure qui semble vouloir s’améliorer de mois en mois.
Un soutien qui passe surtout par la nécessité de satisfaire les motards en fournissant des produits aboutis et fiables, correspondant à la lettre aux goûts et aux besoins de leurs utilisateurs.

La Jialing Rocane a un échappement catalytique avec une sonde lambda. Elle dispose aussi de l’injection électronique et répond aux normes anti pollution Euro 3.

City Run, Sporter et Raxter

Au vu du soin apporté à la réalisation de quelques autres nouveautés qui nous ont été présentées ce 6 septembre, de gros efforts ont été effectués. Des améliorations visibles ont aussi été apportées à la gamme existante. Et des marques récemment importées semblent parties sur un bon pied. Certaines ont même, selon l’importateur, fait appel à un célèbre bureau de design italien, notamment auteur de la Ducati Multistrada. D’une manière générale, la qualité de fabrication et de finition progresse très rapidement. Nous en espérons autant pour le suivi de fabrication des parties purement mécaniques.

La gamme des motos 125cm3 proposées par la Sidam s’étoffe donc de trois nouvelle machines : la Zonshen City Run, la Jialing Sporter 125 et la Regal Raptor, Raxter.

S.A.V... SVP ?

Les futurs usagers n’ont pas à craindre la qualité des moteurs Jialing. Ce constructeur chinois produit des moteurs sous licence Honda depuis les années 80 !

Toutes ces machines chinoises, moins chères et de mieux en mieux équipées, c’est bien tentant mais en cas de problème (chute, pépin mécanique), il y a quoi derrière ? Et si on est loin de sa base ?
Des questions qui sont encore fréquemment posées à la simple évocation de l’origine extrême orientale de ces machines. « Nous venons juste de mettre en ligne notre catalogue de pièces détachées », déclare Aurélia Chauvet. Selon sa toute jeune présidente, la Sidam est aujourd’hui à la tête d’un réseau de 160 concessionnaires. Ceux-ci peuvent donc, en principe, recevoir via le réseau TNT les pièces commandées dans un délai de 24 à 48 heures. Une plate-forme européenne de distribution de machines et de pièces détachées serait en cours d’étude en partenariat avec l’un des plus gros constructeurs. Lequel ? Les dirigeants de la Sidam préfèrent rester discrets sur le sujet. Enfin, la Sidam étend désormais ses ramifications en Italie, en Hollande et sous peu en Espagne. Désormais à la tête de Sidam Europe, Pierre-Laurent Chauvet chapeaute toute cette partie internationale.

Perspectives pour la moto chinoise

Fort de son expérience chez Honda, Pierre-Laurent Chauvet (à gauche) est désormais à la tête de Sidam Europe pour diffuser les produits made in China en Hollande, Italie et Espagne.

De nombreuses marques chinoises, dont certaines issues du même groupe industriel, sont aujourd’hui importées en France. Certaines le sont même parfois par trois importateurs différents. La plupart le sont par des petites structures peu à même d’offrir, tant au constructeur qu’à l’utilisateur, de réelles garanties de sérieux. Cette pratique relève plus, de la part des constructeurs, d’une méconnaissance des marchés européens que d’une fumisterie délibérée. Comme le prouvent l’évolution des machines - dont la fameuse 600 - réalisées à la demande de la Sidam, les Chinois apprennent et réagissent très vite.

Beaucoup plus rapidement même que ne l’ont fait les Nippons à leur arrivée. Ceci d’autant plus qu’avec les délocalisations sur leur sol, de très nombreux sites de production des industries occidentales, les savoir-faire et technologies de pointe leur sont, pour ainsi dire, servis sur un plateau. Sans que nous le sachions forcément, de très nombreux composants des véhicules produits partout dans le monde sont d’ailleurs déjà fabriqués en Chine Populaire depuis des années. Le nombre des ventes, soit environ 2400 pour la seule Sidam et environ 5000 (tous importateurs et véhicules deux-roues confondus) selon nos estimations en 2005, peut paraître encore modeste. Il n’en est pas moins en augmentation régulière depuis le dernier Mondial du deux-roues.
L’arrivée historique d’une moto vraiment conséquente et la constitution de réseaux plus fiables, devraient en toute logique rassurer une clientèle potentielle hésitante à franchir le pas qui mène de l’envie à l’acquisition.

Affaire à suivre.

Quelques nouveautés chinoises

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La Zongshen 125 City Run est un trail urbain concurrent du Yamaha TW ou du Hyosung Karion. La Jailing Sporter est un élégant roadster bicylindre. Enfin, le Raxter se présente comme un custom classique. Son constructeur, alias Regal Raptor, était jusqu’alors inconnu dans l’hexagone.
Mu par le même et brillant mono 4T double arbre que le Zongshen ZSR, le trail City Run était attendu depuis le dernier Mondial du deux-roues. Nous en avons été témoins, la gestation de sa version européene définitive doit beaucoup aux recherches des techniciens de la Sidam. La vivacité de ce moteur plutôt performant pourrait en faire un outil urbain assez plaisant.

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La Jialing Sporter JL 125-33 offre l’aspect d’un roadster cossu et homogène, quasi luxueux car propulsé par un twin 4-temps alimenté par deux carburateurs. Rien de moins qu’un dérivé du célèbre Honda CB 125 TWIN. Normal, Jialing fabrique des Honda sous licence pour le marché chinois depuis les années 80. Nous avions pu essayer ce moteur qui propulsait aussi jusqu’à cette année le Chunlan CL III. Rageur tout en restant assez souple, il offre une bonne régularité de performances.
S’il n’a rien perdu de ce caractère avec son adaptation à l’Euro 3, cette machine bien finie est une bonne affaire si son prix (non communiqué) reste inférieur à 3000 €. Ceci d’autant plus que la suspension avant est confiée à une fourche Showa. Heureuse initiative car les Chinois ne brillent pas par la qualité de leurs amortisseurs.

Regal Raptor, Raxter

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Un blaze pareil pour un constructeur de moto ne s’invente pas ! Sauf en Chine.
Passé ce cap, ce custom classique et sans réelle faute de goût pour le genre, semble d’une assez bonne qualité de fabrication. Son twin 4T refroidi par air (adapté Euro 3) est cette fois dérivé du célèbre Honda CMT et alimenté par un seul carbu. Le Honda était increvable mais peu performant. La Sidam nous assure que la version Chinoise marche un peu mieux. Nous aurions préféré le bi-carbu mais, comme Thomas, nous attendons de voir. Ces trois machines seront prochainement essayées par Moto Magazine.

Selon les infos recueillies auprès de la Sidam, Regal Raptor est une entreprise affiliée au groupe Li Feng. Créée en 1987, ses usines sont implantées à Wenzhou, dans la province du Zheijang. Spécialisée dans la production de customs, sa gamme comporte des cylindrées variant de 50 à 500 cm3. Quelques autres surprises en matière de moyennes et grosses cylindrées pourraient bien nous être sous peu révélées.

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