Elle fait débat, cette limitation à 80 km/h : alors que certains départements sont déjà revenus aux 90km/h, c’est au tour de la Haute-Saône de franchir le pas. Le 10 septembre dernier, le président du Conseil départemental de Haute-Saône, Yves Krattinger, a annoncé le rétablissement de la limitation de vitesse à 90 km/h sur une partie du réseau routier départemental. Au total, ce sont 438 km des 3 300 km du réseau routier secondaire du département sont concernés. C’est « une décision hautement symbolique », souligne l’association 40 Millions d’automobilistes, qui « salue le choix de la Haute-Saône et espère que ce mouvement sera rapidement suivi par tous les départements français s’étant positionnés favorablement à son retour ».

Certes, 438 km sur 3 300, cela peut paraître léger. Mais il est important de rappeler que le département avait participé aux premières évaluations expérimentales du 80 km/h entre 2015 et 2017, avant que celle-ci ne soit étendue à l’ensemble du territoire. Les axes retenus correspondent aux recommandations de sécurité routière : des chaussées larges, avec une bonne visibilité et qui, selon Yves Krattinger, répondent au concept de "routes qui pardonnent", c’est-à-dire qu’elles permettent des manœuvres de récupération pour les véhicules déviant de leur trajectoire.


Trois ans et des résultats inexploitables

Rappelez-vous, cela remonte déjà à trois ans. Le 1er juillet 2018, les panneaux 80 km/h apparaissaient sur les routes bidirectionnelles sans séparateur central. La mesure avait été qualifiée « d’expérimentale » par Edouard Phillipe, Premier ministre au moment des faits. Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les chiffres sont contestés, et on ne sait toujours pas si cette mesure a un réel impact sur la sécurité routière. En juillet 2020 la sécurité routière avait communiqué que " 349 vies sauvées grâce aux 80 km/h". Or, la Ligue de Défense des Conducteurs conteste ces chiffres dans son propre bilan d’accidentologie comparatif sur les routes passées de 90 à 80 km/h. Qu’en pensez-vous ?

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Crédit photo : Nicolas Duprey

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