Dans une note rédigée le 18 juin dernier, la sous-direction de la sécurité publique et de la sécurité routière de la gendarmerie nationale annonce que l’utilisation de la Yamaha Tracer 900 va être suspendue. Cette moto équipe les escadrons départementaux de sécurité routière, des formations motorisées de la police nationale et des motards de certaines polices municipales. Le quotidien annonce également qu’une centaine équiperaient la gendarmerie.

Problèmes de fourche
D’après un motard de la police nationale en place dans l’Essonne, la Yamaha Tracer 900 guidonnerait au-delà de 200 km/h. Un problème majeur pour les forces de l’ordre souvent amenées à rouler à ces vitesses dans le cadre de leurs fonctions. La note indique, toujours selon une info du Parisien « certaines fourches ont pu être montées par Yamaha avec un outil non adapté (clé à choc). En conséquence, la fourche de suspension peut être fragilisée ».

Pas question pour Vincent Thommeret, interrogé par nos soins ce matin, de nier le problème. « Il y a bien une part de vérité dans cette histoire et le souci technique, parfaitement identifié par le Japon sera réglé sous 15 jours. Il concerne précisément 130 motos » confie le directeur général de Yamaha Motor France. L’homme indique également que les Tracers 900 dédiées aux forces de l’ordre ont subi des modifications pour répondre à l’utilisation extrême qui en est faite. Le bras oscillant est rallongé et les suspensions sont renforcées avec une fourche et un amortisseur différents de la version grand public de la moto.

Plus lourde de l’arrière
Il faut également savoir que les Tracer 900 de la gendarmerie embarquent environ 35 kg de matériel qui pèsent sur le train arrière, ce qui peut avoir une incidence non négligeable sur sa tenue de cap à haute vitesse. Lors de son essai vidéo de la Yamaha Tracer 900 GT, notre chef de rubrique Axel Mellerin, avait insisté sur le temps consacré à régler l’hydraulique de la machine en précisant « d’origine c’est vraiment vraiment trop souple ». Il n’est donc pas impossible que les policiers et gendarmes n’aient pas effectué ces réglages de suspensions, faute de savoir comment procéder ou de disposer du temps nécessaire pour cela, et se soient alors retrouvés au guidon d’une moto trop légère de l’avant et avec un flottement de la direction à haute vitesse.

Vincent Thommeret reste malgré tout serein alors que l’appel d’offre pour équiper les forces de l’ordre en 2-roues doit prochainement être renouvelé. « Nous fournissons l’administration depuis 2004. J’ai confiance en la qualité de nos produits et je connais aussi leurs faibles coûts d’utilisation par rapport à la concurrence. »

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