Motards, faites preuve de vigilance, le radar automatique double face arrive ! Cela faisait longtemps que la Sécurité routière souhaitait tester ce dispositif, qui permet de prendre deux photos d’un véhicule en excès de vitesse, l’une flashant l’immatriculation avant et l’autre, l’arrière.

Motos et scooters sont particulièrement visés qui, dépourvus de plaque avant, échappaient aux cabines fixes permettant d’identifier l’avant des véhicules.

« Environ 38 % des messages d’infraction ne sont pas exploitables, ce qui contribue à laisser dans l’impunité un certain nombre d’infractionnistes parce que leur plaque minéralogique n’a pu être lue », explique le communiqué de presse de la Sécurité routière. Les motards sont clairement visés… « En flashant par l’avant et l’arrière, le taux d’élucidation des infractions sera amélioré et cela contribuera à traiter de façon plus équitable les usagers de la route ».

Expérimentation
Ce nouveau type de contrôle n’est encore qu’en période d’essai. La première cabine fixe double face a été installée le 12 décembre à Feyzin, dans le Rhône, sur la départementale 301. En janvier 2015, un second radar du même type sera implanté sur la départementale 6, à Lacanau (Gironde).

Le second modèle de radar double face, à double cabine, sera testé à partir du mois de janvier 2015 à Saint-Laurent-d’Arce, en Gironde (33), sur la départementale 137 et à Nice sur la départementale 6098, dans le département des Alpes-Maritimes (06).

Aucun procès-verbal ne sera dressé pendant l’expérimentation qui, sur ces quatre sites, est prévue pour durer trois mois minimum. Même si ces équipements utilisent un flash visible, aucun avis de contravention ne sera transmis depuis le Centre national de traitement de Rennes pendant toute la durée de l’étude, ce matériel n’étant pas encore homologué.

Radars à une ou deux cabines
Deux modèles de radars « double face » vont donc être testés :
- Un modèle avec cabine unique, équipé de deux optiques orientées la première vers l’avant, la seconde vers l’arrière. Une première photographie est prise de l’avant du véhicule flashé puis la deuxième optique photographie l’arrière.

- Un modèle avec deux cabines. Une photographie de l’arrière du véhicule en infraction est prise par un premier équipement couplé à un deuxième appareil de prise de vue qui est, lui aussi, posé sur un mât. Les deux équipements, distants de quelques dizaines de mètres, prennent leur cliché respectif simultanément.

Nombre limité
Si la phase de test s’avère concluante, « un marché de déploiement pourrait être lancé en 2016 », signale la Sécurité routière. Cela dépendra toutefois du budget dont elle dispose. Le nombre de radars est plafonné à 4.200, et il s’agit désormais « de moderniser le parc », dans la limite du budget disponible.

Fin novembre 2014 lors de l’examen du projet de loi de finances 2015, pour faire des économies, le Sénat a déjà réduit de 7,35 millions d’euros le budget alloué à l’acquisition de nouveaux radars. L’achat de radars double face, prévu pour 2016, ne figure pas à ce budget mais rien ne dit que fin 2015, la situation économique de la France permettra de remplacer des cabines qui fonctionnent encore, même si elles sont jugées obsolètes.

Communication
Pourquoi la Sécurité routière fait-elle cette annonce le 12 décembre ? La période des fêtes de fin d’année est traditionnellement propice à un accroissement des accidents de la circulation. Or, les statistiques ne sont pas favorables en 2014 : on prédit 100 décès de plus qu’en 2013 (3.250). La Sécurité routière estime qu’actionner la peur du gendarme, en annonçant un nouveau type de contrôle routier, incitera les conducteurs à la vigilance.

Les associations d’usagers dénoncent cette surenchère à la performance des radars : « Dans le Projet annuel de Performance annexé au Projet de Loi de Finance pour l’année 2015, il est mentionné que les radars devraient rapporter 783,1 millions d’euros à l’État », déplore 40 Millions d’Automobilistes. « Si la Sécurité routière voulait réellement réduire le nombre de décès sur les routes, elle se pencherait davantage sur les premières causes de mortalité, qui sont l’alcoolémie et la somnolence au volant. » Des problèmes d’actualité au moment des fêtes de fin d’année…

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