Essai

Cette série spéciale se démarque du modèle standard par sa robe verte satinée, sa selle en simili cuir marron et le traitement noir mat de sa mécanique. On y découvre surtout une paire de jantes à rayon chaussées de pneus Trail Pirelli Scorpion, qui colle à la belle époque des scramblers.

Le reste est identique à la Griso 8V originale et la finition haut de gamme est très valorisante. Seul bémol, le silencieux, à la sonorité « grisante », est un peu trop exubérant aurait mérité davantage de finesse. L’instrumentation est à la hauteur de la prestation générale : riche et intuitive.

La prise en main de cette Moto Guzzi réclame toutefois un temps d’adaptation. Elle impose d’emblée ses larges dimensions, notamment sa longueur qui oblige le pilote à aller chercher le guidon loin devant, pour une posture dos courbé presque sportive. La hauteur de selle s’avère raisonnable, mais les jambes sont assez repliées, un regret pour le confort, un atout pour la garde au sol, largement suffisante en virage.

À faible allure, on est surpris par une certaine lourdeur du train avant. La direction se manie avec fermeté et la Griso ne tourne pas naturellement. Elle profite néanmoins d’un diamètre de braquage court, idéal pour se faufiler. Autre trait agréable en ville, le gros 1200 cm3 distille souplesse et réactivité sous les 3 000 tr/min et le cardan de transmission émet peu de soubresauts.

Les huit soupapes de ce 1200 portent la puissance à 110 chevaux, délivrés à la manière des sportives : le gros effort de traction débarque à haut régime, soit entre 5.000 et 8.000 tr/min. Pas banal pour un twin longitudinal. Quoi qu’il en soit, le caractère rageur de la Griso est un régal.
Si la boîte de vitesses manque d’un soupçon de précision, les suspensions assurent une rigueur de tous les instants, autant sur sol lisse que sur route chaotique. La Griso 8V revendique une très belle stabilité en virage et la direction devient moins réticente une fois lancée. Autre bonne surprise, le freinage estampillé Brembo fait preuve de mordant et de progressivité.

Verdict. En définitive, cette Griso 8V SE demeure une source de plaisir intarissable. Balade ou sport, elle sait tout faire, du moins tant qu’elle évolue hors des villes. Authentique et atypique, elle justifie pleinement un tarif un peu élevé.

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