Le quatrième, qui « nous » (caméra subjective toujours) montre ratant un virage – pour cause de vitesse excessive, nous dit-on – est moins convaincant.
Eu égard au rayon de la courbe, à la vitesse apparente, on ne comprend pas comment ça peut se finir dans le décor, ce qui annihile toute valeur éducative.
En outre, cette volonté, persistante, de désigner la vitesse comme cause unique de l’accident, est aussi perverse qu’erronée. Et peu crédible pour les pratiquants à qui c’est supposé s’adresser.
Sauf si, bien sûr, avec une habileté suprême, ces spots ne visaient pas seulement les dit pratiquants, mais leur entourage. Car au fond, ce qu’on nous montre du deux-roues motorisé, ce sont quatre gros cartons.
En clair : « Le deux-roues motorisé, c’est dangereux, même si on ne fait pas de bêtise. » (la portière, le tourne à gauche).
Et on imagine aisément l’impact que peut avoir un tel message diffusé à l’heure de la soupe sur une épouse, des parents, des enfants. Gênant.

Positif ou naïf
Sans doute ne faut-il pas trop chercher la petite bête et se réjouir de l’intention première et de ce qu’on peut en tirer sur le plan éducatif. Il reste à vérifier, via l’accidentalité, de son efficacité. Réponse dans quelques mois.
En attendant, on peut aussi aller s’instruire et se perfectionner via le deuxième volet de cette campagne de communication : un site Internet interactif dédié (www.conduire-un-deux-roues.gouv.fr), intégrant conseils, chiffres et forums. Pour donner son avis sur l’action de ces pouvoirs publics qui, s’ils semblent s’abstenir désormais de nous désigner comme des délinquants potentiels, nous regardent encore comme des martiens.

Alain Corroler

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