Malgré une météo mitigée oscillant entre averses et soleil timide, près de 10 000 motards en colère ont fait un succès de la manifestation organisée par la FFMC Paris-Petite Couronne et les antennes FFMC d’Ile-de-France, le 17 avril entre l’esplanade du château de Vincennes (Paris 12e) et celle des Invalides (Paris 7e). Environ 300 voitures anciennes et « youngtimers » (années 80-90) ont contribué à allonger le défilé, qui a notamment bloqué une partie de l’après-midi le périphérique extérieur entre les portes Dorée et de Vincennes.

Pris en étau
Les manifestants protestent contre deux mesures susceptibles de bientôt prendre les conducteurs parisiens dans un étau imparable :
- l’interdiction de circulation des motos d’avant 2000 et des voitures d’avant 1997, que la Ville de Paris instaurera le 1er juillet 2016 au nom de la protection de l’environnement ;
- le contrôle technique à la revente d’un 2-roues motorisé, promis par le gouvernement pour le second semestre 2017, au nom de la sécurité routière.

Position de principe de la mairie
« Nous avons rencontré l’adjoint au maire de Paris chargé des Transports, M. Najdovski, cette semaine, et il en fait une question de principe : les véhicules les plus anciens polluent donc on les interdit de circulation à Paris », explique Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC Paris-Petite Couronne. « Il a ajouté qu’il assumait la casse sociale qui en découlerait. Alors ce dimanche, nous venons lui rappeler le coût de cette casse sociale : de nombreux banlieusards ne pourront plus venir sur leur véhicule à deux-roues travailler à Paris. Et dans le même temps les personnes fortunées du centre-ville pourront continuer de circuler dans des SUV plus récents et même des diesel polluant pourtant beaucoup plus. »

Sécurité rentière
Le contrôle technique relève lui aussi du hold-up social, selon les motards en colère : s’il était appliqué, les propriétaires d’un deux-roues devraient payer, au moment de la vente de leur véhicule, entre 50 et 70 €. Le gouvernement n’arrive pourtant pas à prouver sérieusement que cette mesure a une utilité en termes de sécurité routière. « Ce qui s’est passé pour les voitures s’appliquera aux motos, prévoit Jean-Marc Belotti. Ils annoncent au début que ce contrôle sera uniquement à la revente, et quelques mois après, il sera obligatoire tous les deux ans, puis bientôt tous les ans. Ils ne font pas de la sécurité routière mais de la sécurité rentière ! »

Dans la joie et l’humidité !
Le cortège long et bigarré, bruyant certes mais plutôt joyeux, était peuplé de voitures anciennes, donc, mais aussi des équipements quelque peu humides de motards venus de loin : des militants des antennes FFMC de Bretagne, du Nord, du Lot-et-Garonne, de l’Ain, de la Drôme/Ardèche, de Montpellier et même des motards belges sont venus gonfler les rangs de la manifestation parisienne.

« Marquer son opposition au contrôle technique, c’est suffisamment important pour qu’on parcourt plus de mille kilomètres dans le week-end, manifestation comprise », expliquait un militant de la FFMC Hérault. Il campait samedi soir au circuit Carole avec près de 200 de ces naufragés de la route repêchés par les antennes FFMC d’Ile-de-France après avoir essuyé des tempêtes de grêle au milieu de rares rayons de soleil.

Oui c’est important de refuser une mesure contribuant à la baisse du pouvoir d’achat, ont relayé et amplifié plusieurs milliers de motards aux autorités, ce dimanche à Paris. Et si d’aventure on ne les entendait pas, ils sont prêts à remettre les gaz pour repartir de l’esplanade de Vincennes quand il le faudra.

Retrouvez la manifestation FFMC de Paris en vidéo !


Paris, 17 avril 2016 : la FFMC contre le... par Moto-Magazine


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