Opération de comm’

D’où cette « journée nationale de la sécurité routière aux passages à niveau », ce 24 septembre. L’objectif est d’enrober le paquet répressif par un peu de communication, dans le but de faire passer la pilule… Alors on crée un site (cliquer ici pour connaître le site dédié), on utilise les « réseaux sociaux » (voir la page Facebook de l’opération).

Double peine

On se demande quel impact a la sanction automatisée dans ce cas précis. En dehors d’une sorte de double peine des plus morbides : le conducteur piégé sur les rails, en plus du train qui arrive sur lui, recevra un relevé d’infraction dans sa boîte aux lettres, le sommant de régler une amende de 135 euros (ajoutée à une perte de 4 points sur le permis).

Suppression des passages à niveau

Ces croisements seraient moins dangereux si l’on envisageait de les supprimer. Problème, cette opération nécessiterait des moyens considérables. D’après RFF : « Le réseau ferré national compte 18.055 passages à niveau. En 2005, 364 passages à niveau avaient été jugés prioritaires (importante circulation journalière de trains et de véhicules au passage à niveau). Il en restait 174 en 2012. Quatre, seulement, ont été supprimés en 2013 » !

« Une centaine de projets (études ou travaux) par création d’ouvrages dénivelés sont en cours depuis fin 2011, affirme RFF. La suppression s’effectue soit par construction d’un pont ou d’un souterrain, soit par l’aménagement et le détour de la circulation routière. »

Une suppression aboutit grâce à une concertation locale, « avec le gestionnaire routier, les collectivités, les usagers et riverains. En 2012, 25 millions d’euros ont été engagés par l’État, RFF et les collectivités territoriales pour supprimer ou améliorer les passages à niveau, tandis que 45 millions d’euros devraient être investis en 2013 ». Trop peu, au regard de ce qui devrait être investi. On estime que l’élimination d’un passage à niveau dangereux coûte, en moyenne, cinq à dix millions d’euros.

Bonne conscience

Au lieu de dépenser de l’argent public, il est évidemment préférable d’installer des radars fixes, dont la vocation non avouée est de collecter celui des conducteurs… « La Journée nationale de sécurité routière aux passages à niveau est un événement de plus pour se donner bonne conscience, commente un membre de la FFMC. Comme la journée du cancer, la journée du cœur, la journée du Sida, la journée sans voitures, la journée sans viande, la journée sans tabac… »

« Je suis un pragmatique », a déclaré Frédéric Cuvillier le 24 septembre. « Je veux prendre des mesures réellement utiles pour les conducteurs, afin que la sécurité aux passages à niveau soit renforcée. » Trente radars de plus, c’est du pragmatisme…

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