Essai

Royal Enfield a décidé d’exhumer son glorieux passé sportif et nous propose aujourd’hui la Continental GT 535, un authentique café-racer fortement inspiré de la petite 250 cm3 sportive de 1965, appelée… Continental GT !

Que dire une fois devant cette nouvelle venue ? Que dire sinon qu’elle a une gueule d’enfer, et que dans le style rétro flambant neuf on n’a jamais fait mieux ? Cadre double berceau conçu par Harris Performance (fabricant de partie-cycle depuis 1972 !), selle à dosseret, réservoir type Manx, bracelets alu, jantes à rayons de 18 pouces et « gromono » comme l’on n’en fait plus, rajoutez un beau logo Royal Enfield à la typographie d’époque et vous voilà transporté dans les « swingin’ sixties » !

EFI

La prise en main est facile, la moto n’étant pas très volumineuse (184 kg avec les pleins). Une selle étroite et pas trop haute s’allie à des guidons montés au-dessus des tés de fourche pour offrir une position de type sportivo-GT plutôt agréable. Sensations plus que performances. La mise en route du tournebroche est un moment fort. Le moteur EFI, en provenance directe des « Bullet » de la marque mais remanié (voir détail moteur), se cale sur un ralenti sourd, digne d’une BSA Gold Star des grandes années. Passé un temps de chauffe obligatoire pour éviter les calages intempestifs, je me décide à quitter le parking du « Ace Cafe » pour affronter le trafic londonien.

Feeling positif

Heureusement, dans cet enfer gris, la Continental sait se tenir. Embrayage léger, boîte douce, rayon de braquage correct, seule l’injection (Keihin) se manifeste de temps à autre par quelques à-coups. Mais, dans l’ensemble, la machine renvoie un feeling plutôt positif à l’heure du « saute-bagnoles ».
On retrouve ensuite les départementales anglaises sur lesquelles la Continental GT est « à la maison ». On profite de son bloc à l’ancienne, en modulant les gaz pour rester entre 2 000 et 4 000 tours, sa plage de régime de prédilection. Si l’on se hasarde à cravacher le bloc longue course, il manifeste en effet sa désapprobation par de fortes vibrations, sans pour autant pousser plus.

« Tourist Trophy »

Sachez que les 29,1 ch ne sont pas de trop à l’heure d’un dépassement… ou pour atteindre 130 km/h sur autoroute. Du coup, compte tenu de ces performances d’un autre temps, la partie-cycle n’est que rarement à la peine. Avec le solide double berceau, les freins et les pneumatiques modernes sans oublier les suspensions de bonne qualité (quoique fermes sur l’arrière), l’arsouille façon « Tourist Trophy » est tout à fait envisageable !

Verdict.

Proposée à 6 350 € , la Royal Enfield Continental GT est un vrai petit bonheur à deux roues. Belle voire classieuse, elle distille des sensations qu’aucune autre machine d’inspiration rétro n’est capable d’offrir. Avec elle, c’est un voyage dans l’espace-temps à chaque déplacement, et en mode « rocker’s », s’il vous plaît !

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