En ce qui concerne la répression routière, la politique du chiffre fonctionne encore. La preuve ce 17 juillet, avec l’enquête publiée dans le magazine Auto Plus, qui explique que les compagnies de CRS qui verbalisent le plus dans l’année se voient verser une jolie petite prime.

Un classement des verbalisations
Auto Plus a déniché le classement des verbalisations des neuf compagnies autoroutières CRS et des 22 unités de motards chargées de la sécurité sur la route. Entre 2014 et 2015, c’est en Île-de-France (Ouest et Nord) que les CRS ont gratté le plus de PV. Selon Auto Plus, c’est à Pau (64) et à Reims (51) que les motards ont reçu leur prime.

600 € de prime
Six cent euros, voici donc le montant de la prime que recevraient les agents des deux premières compagnies de CRS ayant dressé le plus de contraventions au cours des 12 derniers mois. Un système de points, en fonction du nombre de PV établis, est mis en place. Et le haut du classement reçoit un joli chèque.

Pression de la hiérarchie
Une politique du chiffre malsaine en plusieurs points, puisqu’elle incite chaque agent à verbaliser un maximum pour recevoir la fameuse prime, quitte à faire du zèle. Auto Plus enfonce d’ailleurs le clou en précisant que cette politique : « pousse les policiers à subir des pressions de leur hiérarchie (et de leurs collègues ?), ce qui remet en cause leur capacité de discernement, l’élément fondamental pour l’acceptabilité de la sanction ».

Alors que la majorité des Français parcourent en ce moment des kilomètres sur les routes pour se rendre en vacances, cette nouvelle risque d’en inquiéter plus d’un. Interrogé par l’hebdomadaire, Philippe Capon, le secrétaire général du syndicat UNSA Police a vivement réagi : « la répression est privilégiée sur la prévention […] L’automobiliste ne sait plus pourquoi il est verbalisé, il ne peut pas bien se défendre. Les contentieux augmentent fortement. Cette méthode n’améliore évidemment pas les relations avec la population, elle modifie le comportement des usagers, les pousse à se soustraire au contrôle. »

Une politique du chiffre qui ne rend donc service à personne. Ni aux policiers qui, pour la majorité, doivent travailler avec cette pression supplémentaire, ni aux usagers de la route qui se font, parfois, verbaliser simplement pour remplir des cases dans des colonnes...

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