Le CNSR dérivait, servant surtout de caution à la politique de sécurité routière de l’époque qui se durcissait (mise en place des radars automatiques en octobre 2003), mais n’apportant aucune réponse à la mortalité des jeunes, sujet censé préoccuper le Conseil. Les motards en colère servant plus de faire-valoir à cette politique, la FFMC a pris la décision de le quitter, le 1er avril 2004. Cela s’est passé en pleine séance plénière du CNSR, devant la cinquantaine de membres présents.

Conséquences

Dans la minute qui a suivi l’intervention de la FFMC, le professeur Got, du comité d’experts du CNSR, prenait la parole et annonçait la création de son association « pour l’interdiction des véhicules inutilement rapides » (Apivir).
Quelques semaines plus tard l’allumage obligatoire des feux de jours pour les automobiles était proclamé par le gouvernement. Une petite tape sur la tête des motards puisque cette proposition – presque la seule – avait été débattue au sein du CNSR avant d’être classée.

La mesure sera abandonnée un an après, le 30 septembre 2005, après une très forte mobilisation des motards en colère. La FFMC n’a jamais demandé à réintégrer le CNSR. Elle a en revanche été invitée deux fois pour exprimer un avis.

Conclusion

Effectivement, le CNSR était un outil important pour la sécurité routière, regroupant pour la première fois des experts, des assureurs, des représentants des constructeurs (uniquement auto malheureusement), des représentants élus... ainsi que 12 associations représentatives, dont la FFMC. Malheureusement il a été dévoyé avec le temps. Et contrairement à ce que prétend Robert Namias, à la minute 26 de la retransmission de son audition, il y avait vraiment une sur-représentation des associations de victimes, notamment après qu’il avait décidé d’augmenter le nombre de représentants, faisant passer le conseil de 45 à 53 membres.

En tout cas, comme il semblerait qu’il y ait une possibilité de remettre en marche le CNSR, il serait bon de faire un peu le ménage parmi ses représentants (nombres d’adhérents de l’association, représentativité sur le plan national...).

(*) Robert Namias, auteur du rapport « Vitesse et Sécurité » de 1994. Il a aussi été directeur de l’information de TF1.

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