Le gouvernement vient de publier au Journal Officiel le décret n° 2012-284 du 28 février 2012, rendant obligatoire la possession d’un éthylotest par le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur. Les conducteurs de motos et scooters sont concernés.

Obligatoire. A partir du 1er juillet 2012, il sera obligatoire, pour tout conducteur de véhicule terrestre à moteur, à l’exception des cyclomoteurs, de posséder un éthylotest. L’appareil devra satisfaire aux conditions de validité, notamment sa date de péremption, prévues par le fabricant. Le conducteur devra l’avoir sur lui, ou bien dans son véhicule. Le défaut de possession sera sanctionné à partir du 1er novembre 2012 d’une amende de 11 euros, d’après la Sécurité Routière.

Sarko en pole. Cette obligation avait été annoncée le 30 novembre 2011 par le président Nicolas Sarkozy, sans donner de date précise. L’Élysée avait estimé que la mesure serait « peu coûteuse » pour les conducteurs. Un éthylotest à usage unique coûte de 1 à 3 euros sur Internet. Peu coûteux pour l’utilisateur, d’accord, mais à quoi sert cette mesure ?

A quoi ça sert ? A palier les carences de l’État, quant à la lutte contre la conduite en état d’ivresse. « Nous sommes pour la lutte contre l’alcoolémie des conducteurs, mais c’est aux forces de l’ordre d’effectuer les contrôles », souligne Marc Bertrand, Monsieur Sécurité Routière de la FFMC. Or, ces contrôles sont peu fréquents, faute de personnel. Quant à envisager un taux zéro, impossible : les viticulteurs ne veulent pas en entendre parler. Alors on fait semblant : on impose le port de l’éthylotest aux conducteurs…

Un détail nous chiffonne. Partons du principe que l’utilisation d’un éthylotest est censé dissuader quelqu’un qui a bu de prendre le volant. Ces appareils étant à usage unique, cela signifie que, celui que le conducteur aura à présenter en cas de contrôle, n’aura pas été utilisé avant. Donc que le conducteur n’aura pas vérifié son taux d’alcoolémie avant de démarrer son véhicule. Autrement écrit, ce dispositif n’aura qu’une utilité relative.

Publicité