Après analyse approfondie, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) vient de dévoiler son bilan définitif de l’accidentalité routière pour l’année 2014. Les chiffres sont annoncés dès la fin de l’année mais il faut du temps à l’ONISR pour analyser les différentes causes des accidents, et trouver des raisons à la hausse de la mortalité routière. Ce jeudi 28 mai, le travail est terminé. Voici les résultats en détail, et plus précisément pour les motards.

Hausse de 3,5 % toutes catégories confondues
Durant l’année 2014, sur les routes de France, 3. 384 personnes ont trouvé la mort. Un chiffre en hausse de 3,5 % par rapport à 2013, soit 116 victimes de plus. La même tendance se retrouve pour les blessés qui sont au nombre 73.408, dont 26. 635 ont été hospitalisés.

Stabilité chez les motards
Le nombre de motards tués reste stable avec 625 morts en 2014 (18,5 % des tués). C’est 1 % de moins qu’en 2013, soit 6 décès.
Dans cette catégorie, on peut dissocier deux types d’accidents : 387 motards sont morts après un accident avec collision avec un autre véhicule, et 238 « en solo » donc sans collision.

Entre 2013 et 2014, le résultat est stable, mais il est bon de rappeler que le mortalité chez les motocyclistes a diminué de 11,2 % entre 2010 et 2014.

Moins de jeunes motards tués
Le chiffre des morts sur les routes est en hausse, mais une tranche d’âge a fait de gros progrès, les 18-24 ans. Dans cette catégorie d’usagers, 54 décès ont été évités entre 2013 et 2014, dont 44 motocyclistes. Si le nombre de motards tués sur les routes est stable, c’est parce qu’il a augmenté dans la tranche d’âge des 25-49 ans. Voilà une idée reçue battue en brèche par les statistiques.

Enfin, moto et cyclo confondues, les usagers à deux-roues motorisés représentent 43 % des blessés graves en 2014, 23 % des tués et… 2 % du trafic, d’après les statistiques de l’ONISR, qui continue de s’appuyer sur le nombre de kilomètres parcourus pour établir cette proportion, donnée dont les spécialistes, dont ceux de la FFMC, contestent la validité.

Les facteurs d’accident
L’ONISR détaille les facteurs comportementaux qui agissent sur les accidents mortels : alcool, usage de stupéfiant, vitesse… tous les arguments sont détaillés. Pour bien comprendre ces chiffres, il faut savoir que plusieurs facteurs peuvent concerner un seul et même accident. Dans le même événement par exemple, l’usager peut avoir bu de l’alcool, fumé du cannabis et ne pas avoir porté sa ceinture. Pourtant, il gonflera ces 3 chiffres à lui seul.

Relâchement ?
L’ONISR note un relâchement du comportement sur les routes. Sur les 3.384 tués en 2014 par exemple, 21 % des automobilistes ne portaient pas la ceinture de sécurité, ou encore 23 % avaient consommé des stupéfiants. Sur le nombre de motards tués, 3 % ne portaient pas de casque (12 % dans la catégorie des cyclomotoristes).

Plus globalement, les délits routiers augmentent de 17,6 % par rapport à 2013 (+23 % de délits de fuite, +44% de stupéfiants). Autre signe de relâchement, la vitesse moyenne sur l’ensemble du réseau routier (hors agglomération) a augmenté.

À la suite de cet océan de chiffres, le délégué interministériel de la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a rappelé que cette hausse de la mortalité est la première depuis ces douze dernières années. Et les premiers chiffres de l’année 2015 ne sont pas très bons. Il a également rappelé que son patron, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, va appliquer progressivement les 26 mesures annoncées le 26 janvier dernier (voir notre article : les mesures qui concernent les motards)… et que cette liste n’est sans doute pas terminée. Affaire à suivre…

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