Vitesse + radar = ?

Cette idée de baisse de limitation est à mettre en parallèle avec l’arrivée d’une nouvelle cuvée de radars (automatiques, mobiles, etc.) Il va sans dire qu’un abaissement de la limitation piègera plus d’un usager de la route qui trouvera toujours un radar au coin de la rue. Manuel Valls prévoit en effet d’atteindre les 4.200 radars sur les routes et une centaine de radars « mobiles-mobiles » d’ici à la fin de l’année 2013.

La FFMC contre !

La semaine dernière toujours, la FFMC (conjointement avec la FFM) s’est déjà largement positionnée contre cette baisse via un communiqué, contrant l’argument sécuritaire : « Alors que des propositions de nouveaux textes, encore plus répressifs, seront sans doute faites à la rentrée, pourquoi ne pas laisser la baisse de la mortalité se poursuivre naturellement ?
 On sait en effet aujourd’hui que l’essentiel de celle-ci provient, non pas de mesures répressives, mais de l’évolution technique des véhicules et de la prise en compte par les usagers eux-même des enjeux de sécurité routière. »

Et l’association n’hésite pas à enfoncer le clou : « L’objectif [Ndlr : de Manuel Valls] d’arriver à moins de 2000 morts en 2020 est louable mais le sentiment d’être pris pour des vaches à lait ne risque pas de s’estomper chez les usagers de la route ».

Baisse de la limitation

La vitesse a bon dos. Sur les autoroutes par exemple, elle n’apparaît qu’en 3e positions des causes d’accidents. Selon le rapport de l’ASFA sur les accidents mortels : en premier lieu arrive la somnolence au volant (29,1 %), problème sur lequel une réduction à 120 km/h n’aurait aucun effet. Ensuite vient la conduite sous emprise d’alcool ou de drogues (20,1 %), puis la vitesse (15,7 %).

En ville, la baisse de la limitation ne changerait probablement rien non plus, car il est rare que les usagers de la route, du moins dans les grandes agglomérations, arrivent à atteindre les 50 km/h autorisés tant les voies de circulation sont congestionnées. À Paris par exemple, la vitesse moyenne ne dépasse pas les 16 km/h…

On ne peut que se demander pourquoi les autorités ne font que peu d’efforts sur un moyen, autre que répressif, de faire respecter les règles de bonne conduite, d’enseigner l’éco-conduite ou de mettre l’accent sur le partage de la route. Plutôt que de n’avoir que la vitesse en tête.

Pollution, quels moyens ?

Même si l’argument écologique est louable en soi, pourquoi accuser toujours l’usager de la route ? Car la baisse des émissions de C02 passe également par les constructeurs automobiles. Dans le colonnes du Parisien, Pierre Chasseray, de l’association 40 Millions d’automobilistes, explique : « Ce sont principalement les constructeurs (…) qui ont réalisé les efforts les plus importants en réussissant à faire baisser les émissions des véhicules sous la barres des 100g de CO2. Et c’est sur eux que l’on peut compter pour réduire encore nos consommations. »

Argument de plus

Cette recommandation donnée par les acteurs de la transition énergétique ne donne qu’un nouvel argument au gouvernement pour instaurer sa nouvelle limitation. Manuel Valls, lors de sa conférence de presse, invoquait quant à lui la sécurité routière. Il semblerait que tous les moyens sont bons pour arriver à sa fin.

Ne reste plus qu’à attendre la rentrée scolaire pour découvrir ce qui nous tombera sur le dos. À suivre.

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