Après de nombreuses déclarations dans la populace politique cette semaine, M. Fillon mets fin à la polémique principale : le prix de la taxe carbone. Le Premier ministre a annoncé, lors d’une interview accordée au Figaro magazine, que la taxe carbone s’élèvera à 14 euros par tonne de CO2 rejeté et s’appliquera dès 2010. Fin juillet 2009, le rapport Rocard préconisait, lui, cette taxe à 32 euros.

Selon François Fillon, la taxe n’est pas un nouvel impôt mais plutôt un « transfert de fiscalité ». Il s’explique : « Pour les entreprises, elle sera compensée par une suppression de la part de la taxe professionnelle qui porte sur les investissements. Les ménages, quant à eux, bénéficieront d’une diminution de la fiscalité sur le travail, soit par l’impôt sur le revenu, soit par une baisse des cotisations sociales. »

Pour certaines catégories (les défavorisés, les ruraux et les inactifs) : le discours devient plus opaque. Une petite galipette rhétorique s’impose pour François Fillon : « Nous étudions en outre des mesures d’accompagnement [...] Il est hors de question d’appliquer uniformément ce dispositif à des Français qui ont le choix et à d’autres qui ne l’ont pas . » Voilà qui nous rassure.

Le Premier ministre épargne aussi l’électricité. Il insiste sur le fait que si la France rejette moins de CO2, c’est en majorité grâce au nucléaire. Il se pose la question : « Quel sens cela aurait-il de taxer l’électricité ? » Une question pleine de soudaine lucidité. Dommage que la totale remise en question de ce « transfert de fiscalité » n’ait pas atteint les hautes sphères de notre gouvernement.

(Source : AP)

NDLR : Au lendemain de sa déclaration, Fillon est désavoué par le Président qui reprend le dossier. A suivre…

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