Depuis le printemps 2019, les étiquettes d’homologation de nos vêtements ont évolué. Le logotype du motard surmonte désormais une série de lettres - AAA, AA, A, B ou C - indiquant le degré de protection du vêtement (veste, pantalon, combinaison).

« AAA » correspond à l’abri le plus élevé en cas d’accident ; le « A » définit le moins protecteur et le moins contraignant. Le « B » est destiné aux équipements vendus sans coques et le « C » réservé aux gilets de protection.
Cette segmentation permet aux consomotardes et consomotards de choisir l’équipement le plus approprié à leur pratique (circuit, route, ville) et aux risques encourus.

Testé et approuvé
Ce changement est la conséquence d’une importante réforme européenne sur les vêtements de protection. Les tenues qui laissent supposer qu’elles protègent leurs utilisateurs (ex. : présence de protecteurs, de renforts…) sont considérées comme des Équipements de protection individuels (EPI). À ce titre, elles doivent être en conformité avec la certification en vigueur et arborer l’étiquette CE. Pour obtenir ce sésame, acquis après une série de tests en laboratoire, la conception de ces équipements doit respecter le cahier des charges de la nouvelle norme EN pr17092. Comparé à la précédente norme (EN 13595), ce référentiel introduit plusieurs modifications.

Spécificités de la méthode
L’évolution la plus spectaculaire apportée par cette nouvelle norme concerne la méthode d’évaluation de la résistance à l’abrasion. Sur la nouvelle machine Darmstadt (voir notre photo), le ruban abrasif est remplacé par une dalle en béton reproduisant la granulosité du bitume pour un test plus réaliste. Selon les spécialistes consultés, ce test serait toutefois moins exigeant que le précédent !
Parmi les autres modifications, citons une nouvelle identification des zones à renforcer, suivant leur degré d’exposition à la chute (zone 1 : articulations ; zone 2 : dos, bras et jambes ; zone 3 : buste et mollets), le renforcement des coutures (zones 1 et 2) et de certaines poches, etc. Par ailleurs, l’homologation exige toujours des tests de coupure, d’étirement, de recherche de composés chimiques nocifs et bien d’autres, comme l’absence d’entrave à la conduite. Il est intéressant de noter que la note finale est attribuée selon le résultat le plus faible ; il suffit d’une couture classée « A » pour qu’un vêtement potentiellement éligible au « AAA » n’obtiennent qu’un simple « A ».

Norme provisoire, mais déjà adoptée
Malgré son caractère provisoire, attesté par la présence du préfixe « pr » (EN pr17092) - la publication de la version définitive devant intervenir ce printemps -, cette norme est d’ores et déjà appliquée par la majorité des équipementiers. Ceux-ci ont toutefois jusqu’en 2024 pour écouler les stocks de vêtements certifiés selon un autre référentiel technique.
À noter que seules les marques françaises (Bering, Segura, Ixon, Furygan…) affichaient l’ancien protocole (EN 13595) contrairement aux marques étrangères qui pouvaient s’en affranchir (ce qui ne les empêchait pas de fabriquer des vêtements de qualité).
Enfin, rappelons que le port de ces vêtements n’est pas obligatoire, mais seulement conseillé.

NORME EN 17092

Vitesses d’abrasion en km/h selon le niveau de protection (du plus élevé, AAA, au moins élevé, B) et selon les zones concernées (zone 1 : articulations ; zone 2 : dos, bras et jambes ; zone 3 : buste et mollets).
* La catégorie C (gilet) n’est pas soumise au test d’abrasion.

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