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Yamaha XV 1700 Roadstar Warrior : transmission Yamaha XV 1700 Roadstar Warrior : cathédrale Yamaha XV 1700 Roadstar Warrior : chrome à bord Yamaha XV 1700 Roadstar Warrior : rase bitume

Après l’Eliminator 1100 Kawa il y a dix ans, voici donc la Yamaha XV 1700 Warrior, ce qui signifie guerrier en anglais. Normal, car la plupart des low-riders à tendance sportive sont commercialisés aux pays de la Winchester. Le marketing nippon fait mouche… Ce low-rider ne déroge pas à la définition du genre : longue et basse, cette XV affiche 1.665 mm d’empattement, 2.385 mm de long pour une hauteur de selle de 715 mm. Un effet ras du sol d’autant plus saisissant qu’elle est juchée sur des roues de 17 pouces équipés de Bridgestone BT 020, taille basse bien sûr.

Une machine accessible, donc, aux moins grands, même si le guidon, démesurément large, peut les gêner. Mais déjà les questions fusent. Comment ça roule, cette locomotive de près de 300 kg tous pleins faits ?
Nationale 3 bien encombrée, la 1700 s’en sort avec les honneurs malgré son poids. Mais bientôt des trombes d’eau jusqu’à La Ferté-sous-Jouarre (Aisne) et ça devient Rider on the Storm.

Il faut alors surveiller le dosage de la poignée, sinon le méga-couple, même sur le dernier rapport, fait patiner le pneu arrière (BT 020 200/50 ZR17 M/C 59‑W pour les intimes). Amusant en ligne droite, inquiétant à la moindre prise d’angle. Prudence, donc.
L’avant manifeste aussi une fâcheuse tendance à riper. Même genre de géométrie que la Kawasaki 1500 Mean Streak, mêmes défauts‑ ! Comme quoi un bon châssis, une fourche, des pneus et un freinage avant de sportive ne peuvent transformer un low-rider qu’en low-rider.

Cela dit, sur le sec, tant en ligne sur nos « highways » que dans les courbes du vignoble champenois, les qualités routières du gros engin sont acceptables.

Muscle ou doigté

Véritable régal à utiliser, le twin, alimenté par injection, sait tout autant se montrer docile sur un filet de gaz que faire instantanément parler la poudre avec une force inouïe. Nous sommes très loin, ici, du caractère pulmonaire du 1600 Wild Star dont il est extrapolé. Les accélérations s’effectuent sans à-coups sur le dernier rapport (boîte 5) à partir de 1.500 tr/min. La poussée est franche et continue.

Sur les rapports inférieurs, on est prié de ne pas solliciter trop brutalement le monstre. Faute de quoi le pneu arrière ne durera pas longtemps. Le couple omniprésent (14,7 m.kg à 3.500‑tr/min [mesure Moto Mag]) et les 83,3 ch permettent de passer les 200 km/h. Mais compte tenu de la position de conduite et du manque total de protection, passer les 150 compteur relève de l’entraînement pour haltérophiles.

Situés trop loin devant, les pieds peinent alors à se maintenir sur les repose-pied. La bonne vitesse de croisière se situe autour de 120‑km/h. Et, surprise agréable, avec 6,5‑l de conso moyenne, la Warrior n’a pas besoin d’attaquer un puits de pétrole pour faire sa route.
Côté confort, cette Yamaha est plutôt compréhensive pour le fessier du conducteur. Pour le passager, c’est plutôt affligeant. La « ‑place‑ » relève du service minimum et les repose-pied se situent au-dessus de l’énorme et haut silencieux d’échappement.
En l’absence de poignée de maintien, mieux vaut s’accrocher. Le masochiste embarqué n’est donc guère mieux loti que sur une sportive.

Verdict. La Yamaha 1700 Warrior c’est d’abord une gueule et un moteur bourré de couple et de caractère à tous les régimes. Mais aussi une partie-cycle low-rider possédant d’assez bonnes aptitudes routières malgré un poids élevé. Reste son prix, 15.500 € ; comme quoi l’argent reste le nerf de la guerre.

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