Le constat est implacable : les usagers de deux-roues motorisés demeurent les plus vulnérables sur la route. Si les chiffres de l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) affichent une baisse de l’accidentalité des motos et scooters en 2019, le taux reste élevé au regard du pourcentage de ces usagers sur l’ensemble des véhicules en circulation. De fait, des solutions sont étudiées afin de prévenir les collisions entre deux-roues et automobiles.


Technologie V2X : un système de détection des deux-roues motorisés

La fondation UTAC CERAM Millbrook s’associe avec la fondation MAIF dans le développement d’une technologie novatrice. Intitulé "V2X", ce système offre un champ de détection des deux-roues motorisés par les automobiles. En intersection ou dans un angle mort, la voiture envoie d’abord une alerte audiovisuelle au conducteur. Si aucune mesure n’est prise par l’automobiliste, le véhicule évite ou freine automatiquement selon l’imminence de collision avec le deux-roues.


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Scénario 1 : une voiture s’engage pour tourner, tandis qu’une moto arrive en face, selon une trajectoire rectiligne. Ce scénario est une combinaison de basses vitesses pour la voiture, de 10 à 20 km/h, et de plus hautes vitesses pour la moto, de 30 à 80 km/h.

Scénario 2 : similaire au précédent, seulement la moto arrive depuis la gauche de la voiture, toujours selon une trajectoire rectiligne. Il couvre de 10 et 20 km/h pour la voiture, contre de plus hautes vitesses pour la moto : 30 à 80 km/h.

Scénario 3 : détection de la moto dans l’angle mort de la voiture. En effet, cette dernière s’apprête à tourner à gauche, tandis que la moto arrive à vitesse plus élevée, derrière elle, comme un dépassement, sur sa gauche. Le panel de vitesse de la voiture est identique au scénario précédent tandis que l’on couvre de 20 à 80 km/h pour la moto.

Scénario 4 : intersection où les deux trajectoires de la voiture et de la moto sont rectilignes. Cette dernière vient de la droite de la voiture. Sa vitesse varie de 20 à 60 km/h, contre 10 à 40 km/h pour la voiture.

L’ensemble de ces scénarios a été réalisé sur le centre d’essais TEQMO dédié aux véhicules automatisés et connectés situé à Linas-Montlhéry, dans un contexte de faible vitesse véhicule et dans un cadre urbain ou de ralentissement péri-urbain.


Technologie V2X : une première étude convaincante et des perfectionnements à venir

L’évaluation de la technologie V2X au centre d’essai de Linas-Montlhéry permet d’en tirer des résultats significatifs : les quatre scénarios couvrent 35% des usagers 2RM blessés et 27% des tués lors d’un accident avec une automobile.

Si cette technologie - complémentaire à une bonne formation - doit encore faire ses preuves et être perfectionnée (notamment sur les calculs de positions des usagers par GPS), Jean-Marc Truffet, responsable du projet pour la Fondation MAIF, explique que « les nouvelles technologies embarquées sont de plus en plus performantes et permettent, dans certaines situations critiques, d’augmenter les capacités humaines. Ce qui ne prive pas tous les conducteurs, de moto et de 4 roues, de rester vigilants et prudents, car la technologie est une aide, pas un palliatif. »

D’ici 2025, l’organisme Euro NCAP (Programme européen d’évaluation des nouveaux véhicules) prévoit d’évaluer les systèmes V2X en situation de crash test.

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